
Depuis quatre jours, la Roumanie bouillonne. Dimanche dans la capitale Bucarest, des milliers de personnes ont occupé toute la journée la place centrale de l’Université, symbole de la révolution de 1989, pour crier leur mécontentement envers une classe politique corrompue et des mesures d’austérité extrêmement dures.
derrière les slogans anti-présidentiels, les manifestants, qu’ils soient étudiants, retraités, actifs ou chômeurs, ont avant tout crié leur ras-le-bol de la pauvreté. (...)
Fortement touchée par la crise, début 2009, la Roumanie a été obligée de se tourner vers le FMI et l’Union Européenne pour emprunter quelques 20 milliards d’euros.
En 2010, le gouvernement du président Basescu a alors pris des mesures d’austérité drastiques pour limiter les déficits : réduction d’un quart des salaires des fonctionnaires, gel des des retraites et augmentation de la TVA de 19 à 24%.
« Essence, électricité, chauffage… Les prix ont explosé et je ne peux plus faire face », déplore Bogdan, un jeune père de famille au chômage. Pendant un an, les Roumains semblaient avoir accepté ces efforts difficiles sans protester.
Mais mardi dernier, on leur a demandé le renoncement de trop. Le docteur roumain d’origine palestinienne, Raed Arafat, fondateur du service médical d’urgence SMURD et personnage très populaire, a annoncé sa démission du gouvernement pour marquer son opposition au projet de libéralisation du système de santé.
Pour le soutenir, les Roumains se sont vite mobilisés sur les réseaux sociaux. (...)
Alors que les élections présidentielles sont prévues à l’automne, de plus en plus de protestataires demandent un vote anticipé.
Lundi soir, il neigeait sur la Roumanie. Mais sur la place de l’Université comme ailleurs dans le pays, des rassemblements se préparaient.