
Le Projet Bradbury répondait à une ambition noble : celle d’apprendre le métier d’écrivain de la manière la plus humble qui soit, à savoir par la pratique consciencieuse et régulière de l’écriture.
J’ai plus d’une fois eu l’occasion de répéter, jusqu’à ce matin même, que si une seule personne appréciait l’une de mes histoires, alors je serais au comble du bonheur. Peu importe l’argent, peu importe la gloire. Écrire est une manière d’être présent au monde, d’apporter ma minuscule et provisoire pierre à l’édifice humain, en bref, de m’accomplir de la seule manière que je connaisse, par la fiction. (...)
en fiction, je me sens à la maison : votre monde est d’un ennui. Ici tout est gris, les gens tirent la gueule et se mettent des bâtons dans les roues. Pire, quand on donne un ordre à quelqu’un, il a tendance à rigoler et à faire le contraire de ce que vous lui avez dit de faire. Et puis il y a la guerre, la famine, la maladie et Jean-François Copé, non vraiment c’est un monde compliqué. Pour remédier à ces problèmes, j’ai décidé de vivre en fiction : huit heures par jour, je m’immerge dans un monde merveilleux où je contrôle le moindre personnage, le moindre dialogue, la moindre situation, et où je décide de l’avenir selon mon bon vouloir. Ça, c’est la vie.(...)