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Patrick le Hyaric
L’amie de l’homme : l’abeille
Article mis en ligne le 19 février 2014

Les abeilles sont de curieux insectes. Elles fascinent et interrogent. Elles dérangent et nourrissent nos imaginaires. Elles accompagnent l’homme depuis le premier jour. Elles étaient là avant lui. Dit-on assez qu’elles font marcher notre Terre ?

(...) La valeur liée au travail de pollinisation des insectes est estimé à la colossale somme de 153 milliards d’euros, c’est-à-dire à l’équivalent de près de 10% de la valeur de la production agricole mondiale. Autrement dit, la disparition des abeilles aurait de catastrophiques conséquences sur l’agriculture mondiale. (...)

En France, en 2013, la production annuelle de miel n’a jamais été aussi faible avec seulement 15 000 tonnes récoltées, soit moins de la moitié qu’en 1995, pour un nombre de ruches constant ! (...)

Depuis le 1er décembre dernier seulement, les institutions européennes ont décidée d’interdire pour deux ans, sur quatre cultures, trois insecticides, commercialisés sous les noms de Gaucho, Cruiser et Poncho qui appartiennent à la famille des néonicotinoïdes. L’efficacité foudroyante de ces produits tient au fait qu’ils ciblent le système nerveux des seuls insectes, qu’il s’agisse de ravageurs des grandes cultures ou des abeilles.

La croyance en une agriculture industrialisée de plus en plus insérée dans l’économie capitaliste, pilotée par de puissants secteurs industriels et financiers ; la pression permanente des industriels de l’agrochimie expliquent certainement l’attitude des autorités européennes qui ont mis si longtemps à décider d’un simple moratoire sur l’utilisation de ces insecticides. Mais la suspension pour deux ans des néonicotinoïdes risque fort de ne pas suffire à rétablir les populations d’abeilles. Car, d’une part, l’interdiction ne concerne que le maïs, le colza, le tournesol et le coton, mais pas les céréales à paille semées en hiver (blé et orge), qui représentent en France un million d’hectares dont un tiers est traité aux néonicotinoïdes. Ces cultures sont pourtant souvent utilisées en rotation avec le tournesol, très attractif pour les abeilles. Et d’autre part, ces substances présentent une très grande persistance dans le sol, et les résidus de ces produits, utilisés pendant deux décennies sur des centaines de milliers d’hectares de cultures, resteront encore pour quelques années dans l’environnement. A ces inconvénients mortels il faudrait ajouter les effets à venir de tous les perturbateurs endocriniens venant pour beaucoup aussi des insecticides, dont on ne peut malheureusement encore mesurer tous les effets négatifs pour la santé. Les effets pervers et nocifs des choix faits il y a près de quarante ans auront des conséquences redoutables sur les générations à venir. Il est urgent de s’en préoccuper !

Dans le même temps, la Commission européenne vient d’accepter, la semaine dernière, contre l’avis de 19 Etats européens et du Parlement européen, que soit cultivé en Europe un nouveau maïs de la firme PIONEER dit l’ « OGM TC 1507 », dont aucune étude sérieuse ne permet de dire qu’il ne présente aucun danger. (...)