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SOS Mediterranée
"L’aide humanitaire civile ne doit pas remplacer ou concurrencer les obligations gouvernementales"
Lukas, directeur des programmes d’aide humanitaire chez ADRA, Francfort (Allemagne).
Article mis en ligne le 18 avril 2020

« Nous sommes heureux de faire partie de cette alliance de la société civile européenne pour sauver des vies ! »
Justice, compassion, amour. Telle est la devise de l’organisation de solidarité internationale ADRA, important partenaire financier de SOS MEDITERRANEE en Allemagne. Son directeur des programmes d’aide humanitaire, Lukas Driedger, applique volontiers cette maxime à « la situation à laquelle sont confrontées les personnes en détresse en mer Méditerranée. »

(...) Si SOS MEDITERRANEE est majoritairement financée par la collecte de dons individuelle, le soutien de mécènes privés comme les Organisations de solidarité internationale (OSI) est primordial pour pouvoir financer ces 14 000€ par jour nécessaires pour opérer l’Ocean Viking. Elles aussi font partie de ce mouvement de la société civile engagée à terre en Europe pour sauver des vies en mer.

Un soutien qui chez ADRA, date de l’époque où le co-fondateur de SOS MEDITERRANEE, le capitaine Klaus Voguel, cherchait à rassembler des fonds pour l’Aquarius… (...)

Chez les salariés de l’OSI allemande, l’enthousiasme est général. « C’est un sujet qui touche beaucoup, de par la perception du rôle que nous devrions jouer en tant qu’Européens d’une part, et de par nos convictions personnelles d’autre part. » Pour ces travailleurs de l’humanitaire, « il s’agit d’une question de cœur » : il importe de faire quelque chose pour aider ces personnes en détresse vitale et « pour défendre nos valeurs humanitaires européennes ».

Une conviction partagée : on ne peut pas laisser des gens mourir en mer

« Quelle que soit la raison pour laquelle ces personnes entreprennent une traversée aussi dangereuse, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur une telle tragédie humaine lorsqu’elle se déroule à la frontière de l’Europe et que des hommes, des femmes et même des nourrissons se noient en mer. » (...)

En tant que citoyen européen, Lukas, qui suit la situation des migrations depuis de nombreuses années, dit avoir eu « honte que, malgré notre stabilité politique, notre richesse économique et l’accent mis sur les valeurs humaines [en Europe], nos Etats ne fournissent pas d’aide alors que sévit une catastrophe humanitaire à nos frontières. » Pourtant, déplore-t-il, « nous en aurions les moyens humains et financiers ! »

« Le partenaire idéal »

Pour Lukas, « l’approche de SOS MEDITERRANEE, qui mène une opération civile de recherche et de sauvetage de manière très professionnelle, est tout à fait unique. » Le directeur des programmes d’aide humanitaire apprécie particulièrement son principe de « neutralité vis-à-vis des différents acteurs et autorités gouvernementales qui contrôlent l’espace maritime et les ports de la Méditerranée », un positionnement en adéquation avec les « principes d’humanité, de neutralité, d’indépendance et d’impartialité » du mécène allemand. « SOS MEDITERRANEE est vraiment le partenaire idéal pour nous. »

Lukas insiste sur l’importance de « l’aide humanitaire civile, qui ne doit pas remplacer ou concurrencer les obligations gouvernementales ». Sauf lorsque les Etats ne remplissent pas leur rôle, comme c’est le cas en Méditerranée. (...)