
Un accord européen a finalement été trouvé pour le débarquement à Malte et la prise en charge des 356 migrants secourus en mer Méditerranée par le navire humanitaire Ocean Viking, a annoncé vendredi le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Du côté de SOS-Méditerranée, on accueille avec “soulagement” ce dénouement qui s’est fait attendre bien trop longtemps. “C’est inquiétant et incompréhensible qu’il ait fallu quatorze jours pour trouver une solution”, s’offusque Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS-Méditerranée, joint par InfoMigrants. “Cette solution tardive est arrivée juste à temps car on n’était pas certains de pouvoir continuer à contrôler la situation : les stocks de nourriture se raréfiaient, il ne restait des rations de repas que pour quatre jours.”
L’Ocean Viking, un navire de 69 mètres battant pavillon norvégien, économisait aussi le carburant, se laissant dériver en journée dans le Canal de Sicile. Le bateau, parti le 4 août de Marseille et dont c’est la première mission pour SOS Méditerranée, s’était vu refuser, au dernier moment, par Malte de se ravitailler à l’aller en eau et carburant. (...)
Sur le bateau, la nouvelle du débarquement n’a pas été immédiatement annoncée aux intéressés, MSF préférant terminer d’abord une distribution de nourriture. “La gestion de 356 personnes sur un navire, c’est quelque chose de très minutieux”, ajoute Frédéric Penard. “Il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas de drames et pour cela, il faut d’abord s’assurer de la présence de traducteurs afin que les informations ne soient pas comprises de travers”, assure-t-il, exhortant les États européens à convenir au plus vite d’un système leur permettant de remplir leurs obligations en vertu des conventions maritimes.
Le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramopoulos a pour sa part remercié Malte pour avoir fait preuve "de solidarité concrète" en permettant le débarquement des migrants et s’est félicité de l’accord trouvé entre les États européens "dans un esprit de responsabilité collective". (...)
Jeudi, un autre navire, le MareJonio, opéré par le collectif italien de gauche Mediterranea, a pris la mer. Vendredi, il se trouvait près de Lampedusa et se dirigeait vers la zone de secours, devant les côtes libyennes. L‘Ocean Viking, lui, va désormais se ravitailler dans un port encore indéterminé, avant de repartir en mer “d’ici quelques jours”.