
D’après un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI), l’Islande est sur la voie d’un désendettement rapide.
Plus encore : elle demande des comptes : le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a demandé dimanche à l’Union européenne de mener une enquête pour déterminer comment elle a pu permettre à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas d’exercer une telle pression sur l’Islande pour tenter de transférer sur le contribuable islandais les sommes dues par la banque Icesave en faillite.
Nous applaudirons sans modération le gouvernement islandais pour sa fermeté et son patriotisme, et nous ferons observer que le remboursement de dettes privées par le contribuable, cela s’appelle du détournement de fonds publics et, là où la justice fonctionne normalement, cela mérite la paille humide des cachots.
(...) Le président islandais s’en expliquait déjà sans ambages à Bruxelles : “La différence est qu’en Islande nous avons laissé les banques faire faillite, a-t-il expliqué. C’étaient des institutions privées ; nous n’y avons pas injecté de l’argent pour les maintenir à flot. L’Etat n’a pas à assumer cette responsabilité.”
Selon le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, l’Islande s’est relevée plus vite parce qu’elle n’a jamais adopté l’euro. “Elle a fortement dévalué sa monnaie et imposé un contrôle des capitaux. Il s’est alors passé quelque chose d’étrange : bien qu’elle ait traversé la pire crise financière de l’Histoire, elle a été bien moins lourdement sanctionnée que d’autres nations.” (...)
Deux ans après le début de la crise, la couronne islandaise a perdu 30 %, les fonderies d’aluminium tournent à plein régime pour satisfaire la demande étrangère, tandis que les produits locaux ont remplacé les légumes exotiques et autres tomates de serre importés.
Aujourd’hui, le FMI, qui achève de verser un prêt, marque à nouveau sa satisfaction.
La candidature de l’Islande à l’Union européenne avance. (...)
"Comment des Etats membres ont-ils pu accepter les absurdes demandes britanniques et hollandaises ?", s’est interrogé M. Grimsson dans une interview à la radio-télévision publique RUV. "Cela mérite une enquête".
M. Grimsson fait remarquer que " cette affaire aurait pu être traitée de manière raisonnable dès le début, qu’il était absolument inutile de mettre le peuple islandais et notre coopération avec les pays européens dans un tel carcan". (...) Wikio