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Basta !
L’Etat français aurait-il peur de trouver des solutions durables pour les Roms ?
Article mis en ligne le 19 juillet 2013

Le 16 juillet, 80 personnes dont 45 enfants ont été expulsés du bidonville du quartier de l’Eure, au Havre. Depuis plusieurs mois, des associations locales s’attachaient avec ces habitants « à aménager collectivement l’enfer »

Dix jours plus tôt, elles avaient soumis à la sous-préfecture un projet alternatif d’accompagnement global de ces familles Roms. Il prévoyait notamment l’établissement d’un permis précaire d’un an. Comme seule réponse, « des uniformes, le siège du bidonville, puis l’expulsion », témoigne Stany Cambot, du groupe culturel Échelle inconnue. (...)

Mardi 16 juillet, ce que nous pensions pouvoir éviter est arrivé : célébration d’une nouvelle noce du bulldozer et de l’uniforme, le siège du bidonville, et « l’extraction » des familles. 80 personnes (dont 45 enfants) jetées encore un peu plus à la rue après le passage des bulldozers sur leurs habitations.

Échelle Inconnue s’insurge évidemment face aux propositions avancées par l’Armée du Salut : hébergement pérenne pour 25 personnes sur 80... et retour en Roumanie pour tous les autres. Qui, nous le savons, parce qu’elles en auront bientôt le plein droit, reviendront sous peu grossir les rangs de cette ville invisible, précaire, nomade et tue.

Pourtant, depuis plusieurs mois, à l’invitation du collectif de soutien et des habitants eux-mêmes, nous travaillons avec les habitants du bidonville, réalisons photos, enregistrements, vidéos. (...)

Est-ce un pur hasard que notre courrier semble croiser si ce n’est déclencher l’intervention policière ? Nous nous permettons d’en douter. La République a depuis longtemps choisi sa méthode, insensée : inquiéter, « insécuriser » et entretenir avec soin son syndrome de cécité volontaire.

A ce point qu’il est difficile de ne pas conclure que ce n’est pas tant le bidonville et son indignité qui effraient la République, mais la recherche de solutions durables pour des populations, parmi les plus vulnérables, avec lesquelles il faut bien compter.