
L’information est pratiquement passée inaperçue, mais au début du mois d’août, l’Etat, via sa représentation dans la Marne, la préfecture, a été condamné à trouver des logements à une vingtaine de personnes, des demandeurs d’asile qui ont longtemps « campé » rue Joseph-Servas à Châlons.
Nous avons largement relaté dans nos colonnes, en juin dernier, la situation de plusieurs familles de demandeurs d’asile politique venues d’Arménie, de Géorgie, d’Albanie et du Kosovo. Faute de place dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), ces familles, souvent avec enfants, parfois en très bas âge, s’étaient « installées » rue Joseph-Servas, face au Cada de la Croix-Rouge à Châlons-en-Champagne. Le droit européen voudrait que chaque demandeur d’asile, au moment où il pose les pieds sur le sol de l’Union européenne, obtienne immédiatement une autorisation provisoire de séjour, le temps de l’étude de son dossier, un hébergement et une aide financière pour se nourrir, se soigner, etc. La réalité fait que, en Champagne-Ardenne, l’Etat, via les fonctionnaires de police, note les identités des nouveaux arrivants, et la préfecture donne des rendez-vous aux uns et aux autres. Pour le dernier groupe de demandeurs d’asile de la rue Servas, tous les rendez-vous devaient être donnés pour la mi-juillet. Mais, faute de place dans les structures ad hoc, et faute de moyens, tous, sauf urgence sanitaire oblige, n’ont pas été logés à ce moment. (...)
Si une solution d’urgence, via le droit, a été trouvée, le problème risque de se poser de nouveau dans les semaines et mois à venir. Et notamment au cours de l’hiver, quand le climat ajoutera à la difficulté de dormir dehors. A ce jour, les crédits imputés à l’hébergement d’urgence pour la campagne hivernale 2013-2014 ont déjà été dépensés…