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L’EFSA résiste aux pressions de Syngenta sur les pesticides responsables de la surmortalité des abeilles.
José Bové – Vice-Président de la Commission de l’Agriculture et du Développement Rural (Communiqué de presse, le 11 avril 2013)
Article mis en ligne le 13 avril 2013

Les documents révélés aujourd’hui par CEO (Corporate Europe Observatory) montrent l’agressivité du lobby agro-industriel lorsqu’il s’agit de défendre ses intérêts financiers.. La campagne menée pour faire plier L’Agence Européenne des Sécurité des Aliments (EFSA) et la contraindre à revenir sur sa proposition d’interdire les néo-nicotinoïdes, pesticides mis en cause dans la surmortalité des abeilles, est à ce titre édifiante.

Je suis abasourdi par les arguments utilisés par Syngenta pour tenter de tordre le bras de l’ex-commissaire Dalli. Je me félicite qu’il ait maintenu sa position. Mais ce qui me sidère plus encore ce sont les pressions et le ton péremptoire qui sont utilisés dans les échanges de mail et de fax avec l’EFSA. Les multinationales se comportent comme des caïds qui pensent n’avoir de compte à rendre à personne.

Cette attaque en règle de Syngenta pour défendre des poisons qui tuent les abeilles, nous permet de mieux comprendre les pressions subies par les experts qui acceptent de travailler pour l’EFSA dans les différents panels. Comment peut-on supposer que des scientifiques de haut niveau osent affronter les foudres des entreprises qui ont la capacité de cofinancer les travaux de leurs laboratoires et qui ont donc une emprise directe sur leur évolution de carrière. Si rien n’est fait je crains que leurs seuls vrais patrons deviennent les industriels.

Ces révélations de CEO soulignent l’urgence de renforcer l’indépendance de l’EFSA. L’EFSA perd du temps, de l’énergie et de l’argent à tenter d’appliquer une politique d’indépendance et de transparence qui restera trouée comme une passoire. L’EFSA doit disposer des moyens financiers pour recruter le personnel qualifié dont elle a besoin. Je ne suis même pas certain que cette évolution soit au final beaucoup plus couteuse pour le contribuable que le système actuel.