
En pleine crise sanitaire, alors que les problèmes de sécurité sont primordiaux et tout en reconnaissant la qualité du travail de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, la majorité a voté le 28 septembre sa suppression. C’est maintenant clair : à la sécurité des élèves et des personnels, le gouvernement préfère le silence et le confort de l’administration.
Défendu par la gauche de l’Assemblée (PS, GDR et LFI), l’Observatoire a été aussi soutenu par Marie Tamarelle Verhaeghe, députée LREM. Médecin elle a notamment souligné l’importance de l’Observatoire pour la santé scolaire. " Comme le Sénat, nous nous étonnons de la volonté renouvelée du Gouvernement de supprimer l’observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement", dit-elle. " Depuis le dépôt du projet de loi, une crise sanitaire est survenue. L’observatoire a su, à cette occasion, montrer toute son utilité : ce n’est pas la cellule « bâti scolaire » qui a souligné que six écoles sur sept n’avaient pas suffisamment de savon, ou qu’un quart des établissements scolaires comptaient trop peu de sanitaires... Internaliser la compétence d’observation et d’analyse au sein du ministère de l’éducation nationale, qui accuse des difficultés de pilotage, ne permettra pas de gagner en efficacité. Il y a pourtant urgence. La suppression de l’observatoire nous apparaît donc comme contre-productive, voire dangereuse, (...)
Ce n’est pas seulement le médecin de santé publique que je suis qui vous l’affirme, mais l’Académie de médecine, la Cour des comptes, l’ensemble des observateurs qui examinent ce qui se passe dans l’institution qui a les plus grandes difficultés pour mener une politique coordonnée et de ce fait plus efficace". (...)
Avec la disparition de l’Observatoire disparait toute information indépendante sur l’état réel sanitaire et sécuritaire des batiments scolaires. Nous voilà revenu à avant 1995. Et il faudra à nouveau des drames pour que ces questions soient traitées. Plus que la sécurité des élèves et personnels, le gouvernement et une majorité aux ordres a choisi celle de l’administration. Cette logique est aussi à l’oeuvre avec la suppression des CHSCT. Est-il admissible que le gouvernement ose faire cela en pleine crise sanitaire ?
En pleine pandémie, le gouvernement fait un double choix : contrairement à d’autres secteurs, pas de budget extraordinaire de l’Education nationale et suppression de l’observatoire de la sécurité des établissements. Macron aurait-il fait une croix sur l’école ? https://t.co/IrTqYHEa7z
— Johan Faerber (@JFaerber) September 30, 2020