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Le monde
L’Assemblée nationale va examiner le projet de loi sur le droit des étrangers
Article mis en ligne le 20 juillet 2015

Ce texte est le petit miraculé de la session extraordinaire du Parlement. Promis depuis 2012, présenté en conseil des ministres il y a un an, le projet de loi sur le droit des étrangers a frôlé l’abandon, avant d’être repêché de justesse dans les derniers jours du mois de juillet. Lundi 20 juillet, trois semaines après son adoption par la commission des lois de l’Assemblée nationale, le texte sera enfin examiné dans l’Hémicycle durant deux ou trois jours, avant un vote en première lecture probablement jeudi soir, mettant ainsi un terme à la session extraordinaire.

Porté par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le projet de loi s’articule sur trois approches de l’immigration : limiter les passages en préfecture en accordant des cartes de séjour pluriannuelles, augmenter l’attractivité de la France en déroulant le tapis rouge pour les talents et créer un dispositif supplémentaire pour faciliter les renvois.

En dehors des socialistes, le projet risque en effet de ne satisfaire personne. Ni la droite qui y voit un « contresens », comme l’explique Guillaume Larrivé (Les Républicains, Yonne), ni les milieux associatifs, qui restent très inquiets, même après les clarifications apportées en commission. Le président de La Cimade, Jean-Claude Mas, résume assez bien le sentiment général, en rappelant que « ce projet de loi conserve la logique du contrôle, de la dissuasion et de l’éloignement forcé ». (...)

« Pouvoir discrétionnaire »

Même l’une des mesures principales du texte, l’instauration de cartes de séjour pluriannuelles de deux à quatre ans, délivrées à certaines catégories d’étrangers à l’issue d’un premier titre d’un an, ne trouve pas totalement grâce à ses yeux. « Ce titre fait l’objet de tellement d’exceptions, et le texte laisse tellement de pouvoir discrétionnaire aux préfets qu’on ne peut s’en satisfaire », poursuit M. Mas qui, comme beaucoup d’associations, attendait plus. Un collectif de 160 associations, nommé Rendez-nous la carte de résident !, rappelle qu’il y a juste trente et un ans, en juillet 1984, l’Assemblée nationale votait, à l’unanimité, la création de la carte de résident, valable dix ans et renouvelable de plein droit. Depuis, les réformes successives ont détricoté ce dispositif auquel le projet de loi laisse une place mineure. (...