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Julian Assange - Transcription de l’audience du 11 août 2021
/Dom Lore
Article mis en ligne le 12 août 2021
dernière modification le 16 août 2021

Résumé... "Les États-Unis l’ont emporté lors de cette première audience et il semble qu’ils disposeront d’une marge de manœuvre encore plus large pour contester la décision du juge de district de ne pas extrader Assange, notamment en remettant en question les faits évalués par le juge."

🔴 L’appel sera entendu les 27 et 28 octobre prochain.

⚖️❗️Audience préliminaire #AssangeHearing de ce mercredi 11 août 2021. RETRANSCRIPTION en français en temps réel. 11H - 16H.

Retranscription de cette dernière ici depuis le compte twitter de -

📰 Kevin Gosztola (journaliste "ShadowProof") -

💧 Mary Kostakidis (journaliste - Sydney)

- intro : 🌐 Rebecca Vincent (RSF)

Petite intro de Rebecca Vincent puisque l’un des motifs de l’audience d’aujourd’hui porte sur la déclaration faite par un psychiatre, de la santé mentale (et physique) défaillante de Julian assange :

"Je trouve (également) extrêmement troublant que les États-Unis tentent de discréditer un éminent neuropsychiatre, Michael Kopelman. J’étais au tribunal en septembre pour assister au témoignage puissant et troublant de Kopelman sur l’état de santé mentale de Julian Assange."

10H12 : "En ce qui concerne les "assurances" des États-Unis sur les conditions de détention éventuelles d’Assange, non seulement elles ne sont pas fiables, mais je tiens à préciser que la position d’@RSF_inter est qu’il ne devrait pas être emprisonné, où que ce soit, dans n’importe quelles conditions, pour avoir publié des informations d’intérêt public."

11H22 : "J’entre maintenant dans la salle d’audience principale - la salle 4 - et je n’ai eu aucun problème pour entrer. Contrairement aux journalistes accrédités pour couvrir l’audience, je ne pourrai pas utiliser mes appareils dans la salle d’audience. L’audience devrait durer deux heures. Je ferai le point dès que possible par la suite."
Via💧Mary Kostakidis :

11h10 : Les associés de la Cour ne portent pas de masques. C’est un bon signe car il y a eu suffisamment de problèmes audio la dernière fois sans que les gens parlent à travers des masques.

Je peux entendre la voix de l’avocat JA, Fitzgerald.
et ... oh non, j’ai parlé trop tôt, des personnes masquées arrivent.
Et l’avocate Clair Dobbin est là pour les États-Unis.

11H27 : Fitzgerald et Dobbin échangent quelques mots.
Fitzgerald, de façon audible : "Si la Cour l’autorise, la presse peut avoir les deux".
Je me demande s’ils parlent de la soumission et la transcription.

Julian (est là). Il a l’air beaucoup plus âgé. Barbe et moustache derrière le masque. Il porte des lunettes à monture pleine, une chemise blanche.

11H42 : Dobbin résume les arguments américains, mais le son est mauvais. Le micro est trop loin d’elle. Je me suis plainte...
Hah ! Le juge lui a demandé de parler plus fort. J’espère qu’elle s’en souviendra aussi !
Ça ne fait pas une grande différence. Echo.
Je peux entendre par intermittence. C’est frustrant.
Beaucoup de journalistes se plaignent du son. Difficile de faire un travail correct. Je suis désolée.
Dobbin fait référence au rapport préliminaire de Kopelson, basé sur l’opinion d’autres proches d’Assange.

Via 📰 Kevin Gosztola :
11H44 : Clair Dobbin, procureur, soutient que le juge s’est appuyé sur une évaluation prédictive, ce à quoi le Dr Fazel s’est opposé. Il croyait que le risque de suicide ne pouvait être prédit au-delà de six mois.
Dobbin met l’accent sur le fait qu’Assange demande l’asile politique, affirmant que c’est une preuve qui devrait peser contre les évaluations de la santé mentale.

Dobbin : Aucun diagnostic d’autisme avant cette procédure d’extradition. Elle soulève la question de la " dissimulation " par le professeur Kopelman de la relation d’Assange avec Stella Moris à l’ambassade d’Équateur et du fait qu’il avait deux enfants, ce que les États-Unis utilisent comme arme contre lui.

12H05 : Dobbin soutient que tout dans le premier rapport du professeur Kopelman était trompeur, car il ne tenait pas compte de la relation d’Assange avec Stella et du fait qu’il a engendré deux enfants à l’ambassade. Ses rapports additionnels n’auraient pas dû en intégrer les preuves.

12H15 : La juge a demandé à Dobbin s’il y avait :

"des notes ou toute autre sorte d’information pour indiquer où la relation avec Moris a commencé et quand les enfants sont nés."

Dobbin s’est référé au 2ème rapport de Kopelman, où il mentionne que parce que Stella Moris s’est rendue publique, elle n’a pas pu se marier.
Elle dit que l’explication de Kopelman sur les raisons pour lesquelles il a laissé Stella et les enfants de côté :

"ne répond pas vraiment à la question de savoir pourquoi il est prêt à soumettre son devoir aux intérêts de la famille de M. Assange"

Dobbin : "Deux experts [Blackwood et Fazel] ont présenté une base pour être prudent sur certaines des conclusions avancées par le professeur Kopelman sur le pire état clinique de M. Assange"

"Ni Fazel ni Blackwood n’ont accepté le diagnostic selon lequel Assange faisait partie du spectre autistique."

12H32 : Voici, d’après la décision du juge de district, pourquoi Baraitser a préféré Kopelman à Blackwood. Son évaluation était basée sur "un contact limité avec M. Assange".

12H40 : Dobbin insiste sur le fait que la juge aurait dû demander pourquoi Kopelman était prête à tromper.

"Tous les rapports n’appuient pas l’idée qu’Assange est aussi malade [qu’elle l’a admis]."

Et "la juge n’a pas apprécié l’importance du fait que Kopelman était prête à induire en erreur."

(Via 💧Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
La défense US : la juge n’a pas interrogé Kopelman sur les raisons pour lesquelles il l’a induite en erreur et elle n’a pas lu son rapport assez tôt dans la procédure.)
📰 Dobbin : La tromperie de Kopelman était une "affaire relativement mineure" pour la juge. La Cour Suprême ne serait pas d’accord.

12H50 : Lord Holroyde demande si l’accusation demande à la Haute Cour de réévaluer les preuves dans cette affaire. Et Dobbin répond par l’affirmative.
Edward Fitzgerald, qui fait partie de l’équipe juridique d’Assange, répond maintenant à l’argument de Dobbin.

Fitzgerald :

"Le juge de district est pleinement conscient des critiques et reconnaît qu’il y a eu une déclaration trompeuse" [de Kopelman].

Mais à la lumière de l’ensemble des preuves, il a conclu qu’il n’avait pas manqué à son devoir envers le tribunal.

(via 💧Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Fitzgerald : Baraitser était au courant de l’opinion des procureurs mais elle a conclu qu’il n’avait pas manqué à son devoir envers la cour, c’est-à-dire qu’il a donné une opinion objective et impartiale. Elle a répondu à cette question en acceptant pleinement la critique qu’il n’a pas mentionné qu’il savait que Stella était la partenaire de Julian.

La défense : La décision de Kopelman était basée sur l’importance de la vie privée et de la sécurité de la famille et a différé la divulgation de cette affaire parce que c’était des mois avant l’audience et l’a laissée pour un moment approprié... il n’y avait aucun avantage tactique, juste une préoccupation pour la situation humaine difficile.)

📰 13h00 :
Fitzgerald dit avoir discuté avec Kopelman de l’effet que la divulgation de la relation et des enfants aurait sur la vie privée et la sécurité de la famille d’Assange. Ils ont conclu qu’il serait préférable de différer l’identification jusqu’à ce qu’un avis juridique plus approfondi puisse être obtenu.

Fitzgerald :

"Il n’est pas question d’en tirer un quelconque avantage tactique. Simplement une question de préoccupation pour la situation difficile de l’homme."

Fitzgerald cite UC Global. Il y avait une "organisation de surveillance qui prélevait de l’ADN sur la couche du bébé". Ils ont examiné des mesures pour kidnapper ou empoisonner" Assange. "Des craintes et des préoccupations très réelles"
Fitzgerald : Kopelman a exposé tous les dossiers médicaux dans un sens ou dans l’autre. Il a noté quand Assange n’était pas suicidaire ou ne risquait pas de se faire du mal. Mais il l’a noté plus tard quand son état s’est détérioré. Baraitser est le décideur principal. Nous soumettons qu’aucune question de droit ne se pose.
Fitzgerald : Question ultime - les preuves sont-elles impartiales ?

"[Baraitser] a donné une série de raisons détaillées, exposées dans [la décision], pour lesquelles elle a estimé que les preuves de [Kopelman] étaient fondées sur des bases solides et indépendantes".

L’idée qu’il ne les n’aurait pas pleinement révélé quand il est venu au tribunal pour témoigner est "risible".

13H20 : Fitzgerald répète plusieurs fois qu’il ne peut s’agir d’une seule erreur de jugement et que toutes les preuves d’un expert sont considérées comme irrecevables ou n’ont aucun poids.
De plus, Baraitser a trouvé qu’il avait induit la cour en erreur et a scrupuleusement évalué si cela le rendait non fiable...
Fitzgerald examine méticuleusement le processus qui a été appliqué pour étayer sa conclusion selon laquelle Assange risquait de se suicider.

(Via 💧 Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Les juges se demandent pourquoi on n’a pas demandé l’autorisation de ne pas divulguer l’information concernant l’identité de Stella.
Défense : la juge a accepté le poids des preuves médicales de Kopelman et du Dr Deeley, par rapport à l’expert médical de l’accusation, sur le risque de suicide de JA en cas d’extradition.)

📰 Fitzgerald : Baraitser s’est appuyé sur Kopelman pour admettre que le suicide ne serait pas une "décision rationnelle". Il découlerait de ses troubles mentaux. Si le décideur principal, après avoir entendu toutes les preuves, considère et pèse le pour et le contre de la preuve psychiatrique d’une manière soigneusement détaillée et arrive à la conclusion, en ne laissant et n’omettant rien... "où est le point de droit ?"
Fitzgerald :

"Où est le point de principe défendable ? Où se trouve la base pour que la cour de révision dise que c’est mal ? Ce n’est pas un point discutable. Sur quoi la cour de révision se base-t-elle pour dire que c’est faux ?"

Fitzgerald dit que les arguments de l’accusation sont incompatibles avec l’affaire Lauri Love.
Dobbin répond à la défense et dit qu’il y avait des inquiétudes quant à la sécurité de la famille d’Assange, que cela est certainement passé " à la trappe " pour Assange lorsqu’il a publié les informations divulguées.

La Haute Cour rejette la demande d’une audience d’appel de 4 jours.
13H48 (via 💧Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
La défense affirme à nouveau que cela ne devrait pas rendre son témoignage irrecevable. Il serait trop dur de supprimer toutes ses preuves à cause d’une erreur. Il semble y avoir un hochement de tête involontaire à peine perceptible de la part de la Justice que nous pouvons voir.

Juge : l’appel croisé de la défense doit être séquentiel. Ils discutent des dates d’appel, et d’un article du British Journal soumis par l’accusation comme nouvelle preuve. Fitzgerald dit que si l’article est admissible, ils voudront appeler l’auteur de l’article car il est mal compris.)

📰 13H52 : Lord Holroyde et Dobbin ont un échange de vues sur la question de savoir si l’appel incident peut être accordé. Il dit que l’appel américain doit être traité en premier.

(Via 💧Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Défense : nous pourrions vouloir produire des preuves en relation avec les assurances américaines (concernant les conditions de détention de JA aux États-Unis), car il existe un ensemble de preuves en plus de l’affaire Hamza qui a été couverte lors de l’audience d’extradition.)

📰 13H57 : Nous sommes passés à d’autres questions liées à l’audience d’appel à venir que la Haute Cour veut apparemment limiter à 2 jours mais ni l’accusation ni la défense ne sont en faveur de cette courte durée.
Lord Holroyde dit qu’il y aura une décision sur l’autorisation des deux motifs d’appel à 14 heures, heure de Londres.
L’audience est maintenant ajournée. (pour une heure)

14H38 :
(Via💧Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Dans un coin on peut voir que Julian est de retour, mais il se penche tellement que la chaise semble à nouveau vide.... Je suppose que sa position est élevée et qu’il essaie de communiquer avec un de ses avocats ou Stella si elle est dans la salle d’audience. Nous ne l’avons pas vue.

15H : Certains reviennent. Nous pouvons nous attendre à ce qu’ils aient tous discuté de leur disponibilité pour les dates proposées par le juge en octobre. Fitzgerald demande si les deux séries de dates peuvent être réservées au cas où elles seraient nécessaires.)

(Via 🌐 RSF Rebecca Vincent @rebecca_vincent :
14H50 : Nous attendons la décision de 14 heures à l’intérieur du tribunal et nous sortirons ensuite pour faire des commentaires. La situation à l’intérieur est bien mieux organisée que lors des audiences précédentes, notamment grâce aux sièges qui ont été alloués aux observateurs.

Le juge a fait une pause pour dire qu’il ne peut pas voir Julian Assange. "Est-il derrière l’écran ?" Quelqu’un a répondu "oui".

Je dois dire que j’étais plutôt inquiète parce qu’il s’est balancé assez loin vers l’avant à plusieurs reprises et j’ai supposé qu’il s’était penché pour parler à quelqu’un.)

📰 15H08 : Holroyde décrit le contexte procédural qui a conduit à la décision d’aujourd’hui, en notant quels motifs d’appel des États-Unis étaient précédemment autorisés.

Holroyde résume les preuves de Kopelman qui ont été évaluées par le juge de district.

15H20 :
(Via 💧 Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Le juge passe en revue tous les arguments en détail. Citations de Baraitser sur Kopelman retenant l’identité de Stella "Une réponse humaine compréhensible à sa situation difficile".
Juge : L’accusation dit que cette tromperie rend son témoignage irrecevable car il n’était pas impartial.
Juge : Sur Kopelman : décide du côté des USA
En considération des règles de la procédure pénale.)

📰 15H36 : Lord Holroyde, dans sa décision de lecture, reconsidère et accueille les deux moyens d’appel relatifs au neuropsychiatre et au risque de suicide qui avaient été précédemment rejetés.
Les États-Unis l’ont emporté lors de cette première audience et il semble qu’ils disposeront d’une marge de manœuvre encore plus large pour contester la décision du juge de district de ne pas extrader Assange, notamment en remettant en question les faits évalués par le juge.

L’audience d’appel est provisoirement prévue pour la fin du mois d’octobre.
(💧 Mary Kostakidis @MaryKostakidis :
Julia frissonne, il a enfilé une veste.)

📰 15H48 : Belmarsh a retiré Assange de la liaison vidéo avant qu’il ne puisse parler avec son équipe de défense, ce qu’elle avait souhaité faire. Ils ont réussi à convaincre Belmarsh de le ramener.
( 💧 Mary Kostakidis @MaryKostakidis : Fitzgerald et Gareth Peirce traînent toujours dans le coin, disant : "On espérait parler à M. Assange. Mais il semble qu’il ait été écarté.")

📰 15H50 : Fitzgerald dit à Assange que la décision est préliminaire. C’est juste discutable. Ce n’est pas la fin de la procédure. La défense communiquera avec lui au sujet des implications de cette décision.
On n’est pas censés entendre ça, mais la Haute Cour ne protège pas cette conversation. J’ajouterai donc qu’Assange dit à Fitzgerald qu’il ne comprend pas. Un témoin expert a l’obligation légale de protéger les gens du danger, ses enfants.
Fitzgerald répond qu’il a raison de dire que la règle doit être interprétée en fonction des droits de l’homme. Ils doivent s’inquiéter des "assurances" que les États-Unis offrent.

Les deux hommes se disent au revoir, et c’est tout pour aujourd’hui.