Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Courrier international
J’ai testé pour vous : être un vacancier écologiquement irréprochable
Article mis en ligne le 19 septembre 2019
dernière modification le 18 septembre 2019

Le journaliste allemand Michael Allmaier voulait passer des vacances écologiquement exemplaires. Il est parti en train pour Barcelone, coaché par deux scientifiques qui calculaient en continu son empreinte carbone. Y a-t-il pris du plaisir ? Voici son récit.

La perception du voyage a plus évolué ces dernières années que durant les cinq siècles qui ont précédé. Longtemps, les envies d’ailleurs ont été vues d’un bon œil, comme une façon d’élargir son horizon. Mais, depuis peu, on entend de plus en plus souvent parler de leurs effets néfastes. Les navires de croisière qui crachent des panaches de fumées nocives. Les clapiers à touristes qui défigurent les côtes. Les golfs et les jardins qui gaspillent une eau précieuse dans les pays chauds. Et bien sûr les avions, avec leurs émissions de CO2… Tout cela n’est plus seulement considéré comme un effet pervers du tourisme de masse, mais comme la conséquence directe de notre envie de jouir d’une liberté sans entraves, à l’échelle du globe.
Ma destination : l’œil du cyclone

Les globe-trotteurs seront-ils bientôt montrés du doigt, au même titre que les propriétaires de 4 x 4 ou les fumeurs ? C’est plus compliqué que ça. Car, en l’occurrence, la ligne de fracture ne traverse pas la société, mais les individus – et passe quelque part entre la tête, le cœur et le ventre. Quand on pose la question aux Allemands, plus de la moitié affirment qu’ils ont envie de voyager plus responsable et plus écolo. Or, dans la grande majorité des cas, les actes ne suivent pas. Nul besoin de mener une enquête de terrain pour en connaître la raison. Voilà quelques semaines encore, je me demandais moi-même s’il n’était pas paradoxal de se surveiller quand on est en vacances. C’est comme un gâteau sans sucre. Je décide néanmoins d’essayer. Je veux savoir ce que ça fait d’être un “bon touriste” après des décennies à polluer la biophère. (...)

On peut voyager dans l’œil du cyclone la conscience tranquille. Si l’on s’y prend bien. (...)

Voyager responsable commence par vivre des expériences durables. Je programme donc un long détour par l’Alsace et la Provence. “Faites du trajet lui-même une partie intégrante de l’expérience” (...)