
La télévision publique colombienne a diffusé dimanche une vidéo du sauvetage des quatre enfants retrouvés 40 jours après le crash de leur avion dans la jungle amazonienne. Les enfants se reposent désormais dans une chambre de l’hôpital militaire de Bogota, et ont révélé que leur mère avait survécu quatre jours après l’accident avant de succomber à ses blessures.
"J’ai faim" et "ma maman est morte" ont été les premiers mots à leurs sauveurs des quatre enfants indigènes, retrouvés après 40 jours d’errance dans la jungle colombienne. Deux jours après ce sauvetage miraculeux, la télévision publique colombienne a diffusé dimanche 11 juin une vidéo du moment de cette incroyable rencontre.
Sur ces images émouvantes, filmées au téléphone portable, on y voit les quatre enfants hagards, tous terriblement amaigris, la plus petite dans les bras de l’un de ses sauveteurs. "Nous avons rencontré les enfants. Merci à Dieu !", commente l’un d’entre eux, des membres de la garde indigène. L’un chante, un autre fume du tabac (une plante sacrée chez les indigènes) et remercie avec allégresse. (...)
Lesly (13 ans), Soleiny (9), Tien Noriel (5) et Cristin (1) ont été retrouvés vivants vendredi après-midi par ces sauveteurs, alors qu’ils erraient seuls dans la jungle depuis le crash le 1er mai du petit avion Cessna 206 à bord duquel ils voyageaient avec leur mère, le pilote et un proche. Les trois adultes sont décédés dans l’accident.
Tortue magique
Invitée en plateau de la RTVC (la TV publique), l’équipe des indigènes qui a retrouvé les enfants dans la jungle a raconté ce moment extraordinaire. "La fille ainée, Lesly, en tenant la petite par la main, a couru vers moi. Je l’ai pris dans mes bras, elle m’a dit : ’j’ai faim’", a raconté Nicolas Ordoñez Gomes, l’un des membres de l’équipe. "J’ai demandé où est le garçon. Il était allongé à côté. Après un premier câlin, et lui avoir donné un peu de nourriture il s’est levé et il m’a dit, très conscient de ce qu’il disait : ’ma maman est morte’".
"On a enchaîné tout de suite avec des mots plus doux, en disant que nous étions des amis, que nous venions de la part de la famille, du père, de l’oncle. Que nous étions de la famille ! Il a répondu : ’je veux de la farina et du chorizo’" (du pain et de la saucisse, ndlr)", a détaillé Nicolas Ordoñez Gomes. (...)
La presse colombienne a commencé à donner des détails de leur calvaire. Les enfants ont pu se servir dans leur périple d’une moustiquaire, d’une serviette, d’un minimum de matériel de camping, de deux téléphones portables (aux batteries rapidement déchargées), d’une lampe de poche et d’une petite boîte à musique.
Après plus d’un mois de recherche infructueuse, l’armée était sur le point de réduire ses moyens déployés. Malgré leurs rations, les commandos des forces spéciales ont perdu chacun entre 3 et 10 kilos, avec des traques quotidiennes épuisantes débutant dès 5 h. "Chaque jour qui commençait, on se disait : aujourd’hui on les trouve !", a raconté l’un de ces soldats d’élite, cités par un hebdomadaire.
L’armée dit aujourd’hui poursuivre ses recherches de Wilson, un chien de détection perdu dans la jungle. (...)