
Comment transmettre la protection de l’environnement aux jeunes ? Réunis dans les locaux de l’Association d’Education Populaire Charonne Réunion (AEPCR), une trentaine de personnes en ont discuté avec de jeunes animateurs, transformés en apprentis journalistes le temps d’un atelier média mené avec Reporterre dans le XXe arrondissement de Paris. Récit.
Tout a commencé par un round de présentation. Yahia, coordinateur de l’Association d’éducation populaire Charonne Réunion (AEPCR), rappelle que “tous les jeunes se sont impliqués, bien entourés pour une démarche intéressante”. Cette démarche, c’est une sorte de cours de journalisme prodigué aux jeunes de l’association par Emilie Massemin, journaliste de Reporterre. Le but ? Dans le contexte de la COP 21, faire réaliser par des habitants de quartiers populaires, à qui l’on ne donne jamais la parole dans les médias dominants, des articles en lien avec le réchauffement climatique.
Pour les jeunes de l’AEPCR, qui sont eux-même en contact avec les plus jeunes de leur quartier au sein de l’association, l’approche a tout de suite été pro, à en croire David : “On s’est demandé comment trouver quelque chose en rapport avec l’environnement pour plaire aux gens”. Mariamou, elle, préfère revenir sur les produits ménagers bio qu’elle a découverts. Et Clément de conclure les présentations : “Moi j’ai appris que les petits gestes, comme éteindre la lumière, ça peut avoir un impact impressionnant”. (...)
Marie-Noëlle Botte, directrice de l’association les Fourmis vertes, qui promeut “l’éducologie urbaine”, est sur la même ligne que Clément : “L’important c’est de changer de direction, on peut toujours aller plus loin et faire un petit pas de plus”. Dans le public, on s’inquiète des conséquences, à savoir si ces jeunes vont continuer à s’investir pour l’écologie. Affirmatif : “Avant je jetais plein de trucs par terre. Après avoir rencontré les fourmis vertes j’ai arrêté”, répond Clément. Un point pour l’écologie. Marie va, elle, transformer l’essai au travail : “Je viens de passer mon BAFA [Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur], l’atelier m’a donné des idées pour faire des activités avec les jeunes”. (...)
Thierry Barré, qui représentait le conseil de quartier pour cette soirée d’échange, expose ses pouvoirs : “Nous sommes une interface entre les citoyens et la mairie. Tout le monde peut venir nous proposer un projet. On ira le défendre devant le maire, qui a un budget écologie, et avec lequel on peut faire des choses”. Les mentalités changent avec l’éducation, y compris chez les plus jeunes : “Je voyais une petite fille il y a peu dans le quartier qui faisait des aller-retours entre un arbre et une fontaine. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait. Elle m’a répondu ’Mais tu ne sais pas que eux aussi ils ont soif ?’ J’ai trouvé ça drôle”.
"Ne pas se laisser embarquer par la pub"
Chris Begneux, passée par l’association Cultures en herbe, martèle la possibilité de s’engager, quels que soient les moyens, quelles que soient les populations. (...)