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Italie : ouverture du procès de l’ex-maire de Riace qui accueillait des migrants
Article mis en ligne le 11 juin 2019

Le village calabrais de Riace (extrême sud de l’Italie), qui est administré par un maire de la Ligue de Salvini depuis les élections municipales du 26 mai, retourne sous le feu des projecteurs. C’est en effet ce mardi 11 juin que s’ouvre le procès contre l’ancien édile, Dominico Lucano, dit « Mimmo » et 25 autres personnes qui collaboraient avec lui. Mis en examen en octobre 2018, l’homme symbole de l’accueil des réfugiés à échelle humaine, est notamment accusé d’aide à l’immigration illégale.

Exilé de Riace, son village natal qu’il administré sans interruption pendant 15 ans, Dominico Lucano est non seulement accusé d’avoir favorisé l’immigration clandestine, mais aussi d’abus de pouvoir dans le cadre de ses fonctions de maire.

La première audience du procès, qui se tient au tribunal de Locri, en Calabre, marque un tournant dans une affaire très politisée par le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, Matteo Salvini.

Le chef de la Ligue n’a jamais caché son irritation face au système d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés mis en place par Dominico Lucano. L’expérience de Riace a pourtant été saluée dans le monde entier comme un modèle à suivre pour repeupler les villages en voie d’extinction.

Mais Domenico Lucano n’a jamais été dans les clous. Lui-même reconnaît qu’il a fait acte de « désobéissance civile », mais uniquement pour contourner des lois qu’il juge « inhumaines ». (...)

Rosaria Lucano est la cousine de Domenico Lucano, elle était la semaine dernière à Riace, et rapporte que le village s’est éteint depuis que le programme mis en place par Domenico Lucano et l’association Citta Futura a été stoppé. Pour elle, à travers le procès qui s’ouvre ce mardi, c’est un symbole qui est visé. Le symbole de l’accueil et de l’intégration. (...) Ce que Citta Futura et le maire Domenico Lucano avaient fait, c’était de rouvrir les écoles, donner des formations pour le travail, retaper les anciennes habitations qui avaient été laissées par nos migrants à nous depuis parfois presque un siècle […] Domenico Lucano, il a été exposé médiatiquement, c’est lui qui représente cette forme d’intégration, donc il fallait qu’il soit rendu indigne, qu’il soit rendu coupable pour qu’il ne devienne pas une idole, un symbole et une icône. (...)