Munis de masques de protection et vêtus majoritairement de noir, les protestataires se sont tenus à deux mètres de distance les uns des autres. Mais ce sont tout de même des milliers d’Israéliens qui ont manifesté dimanche soir à Tel-Aviv pour « sauver la démocratie », scandent-ils.

Dans le détail, environ 2 000 manifestants - selon les chiffres donnés par des médias israéliens - ont répondu à l’appel lancé sur Facebook par le mouvement dit des « drapeaux noirs » en se rassemblant sur la place Yitzhak-Rabin. Le tout en respectant les mesures de distanciation physique en vigueur pour lutter contre la pandémie de Covid-19 qui a officiellement contaminé en Israël plus de 13 000 personnes, dont 172 sont décédées. (...)

Ce rassemblement vise aussi à marquer leur opposition aux pourparlers en cours entre Benny Gantz, à la tête du parti centriste Bleu-Blanc, et le chef du parti de droite Likoud, Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption. (...)

« Laissez la démocratie gagner », pouvait-on lire sur des pancartes. « Ministre du crime », ont écrit d’autres manifestants sur leurs masques, agitant des drapeaux noirs, symbole pour eux des menaces sur la démocratie israélienne. (...)

Un gouvernement « coronavirus »

Et en pleine pandémie de nouveau coronavirus, Benny Gantz avait causé la surprise en ouvrant la voie à un gouvernement « d’union et d’urgence » avec Benjamin Netanyahou. Il avait pourtant juré auparavant de ne pas partager le pouvoir avec lui, tant qu’il n’avait pas réglé ses démêlés avec la justice. Des partisans de l’opposition ont alors reproché à Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée, d’avoir rendu les armes.

Lundi soir, son mandat est échu sans accord et le président a confié le soin au Parlement de proposer, d’ici un peu moins de trois semaines, un élu ayant suffisamment d’appuis pour tenter de former un gouvernement et mettre ainsi fin à plus d’un an de crise politique. (...)