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Interview Dominique Méda et Pierre Larrouturou : « Une véritable machinerie idéologique a été mise en place autour des 35 heures »
EINSTEIN AVAIT RAISON, IL FAUT RÉDUIRE LE TEMPS DE TRAVAIL de DOMINIQUE MÉDA et PIERRE LARROUTUROU Ed. de l’Atelier.
Article mis en ligne le 3 juillet 2016
dernière modification le 30 juin 2016

A rebours de la philosophie de la loi travail, la sociologue et l’économiste appellent à passer à la semaine de 32 heures afin de créer de l’emploi. Etats-Unis, Allemagne, Belgique… le débat est de nouveau sur la table.

Qui se souvient que le temps de travail annuel des salariés en France était de 2 700 heures il y a tout juste un siècle ? Après une longue décrue, ce temps n’est plus que de 1 387 heures. Durant toute cette période, et même avant, les pleurnicheries et autres grognes contre la réduction du temps de travail (RTT), accusée d’entretenir la fainéantise et de disloquer la compétitivité économique, n’ont cessé. Pourtant, comme le montrent la philosophe et sociologue Dominique Méda et l’économiste et homme politique Pierre Larrouturou dans leur dernier ouvrage, la réduction massive du temps de travail n’a pas seulement amélioré les conditions de vie depuis des décennies, elle est au cœur de la dynamique économique de tous les pays qui l’ont mise en œuvre. Voilà un livre qui tombe à point, en pleine discussion sur une loi El Khomri pour laquelle la RTT est loin d’être une priorité. (...)

« Il faut provoquer un choc de solidarité en passant à la semaine de quatre jours », estiment-ils. Loin des slogans sans fond, leur démonstration montre comment cette mesure peut créer des emplois sans coût supplémentaire pour les entreprises. (...)

Il faut faire de l’Europe une zone de haute qualité sociale, environnementale et démocratique. Provoquer un sursaut avec 9 ou 10 pays. Déjà en 2003, avec Stéphane Hessel, nous avions rédigé un « traité de convergence sociale ». Il est urgent de l’adopter, sinon nous risquons de voir monter les extrêmes droites et s’accélérer le repli nationaliste. Pour nous, il n’y a aucune fatalité : le progrès social, c’est possible !