
Avec les récents développements de l’intelligence artificielle, des inquiétudes diverses se font jour. Débat entre le sociologue Antonio Casilli et Ansar El-Hassani, ingénieur spécialisé sur ce sujet.
Avec l’arrivée de ChatGPT l’an dernier, l’intelligence artificielle (IA) a changé de dimension pour le grand public. Désormais capable de tenir de vraies conversations, de réaliser des dessins, des vidéos ou des chansons, l’IA est perçue à la fois comme une opportunité et comme un risque.
Pour beaucoup d’entreprises, notamment dans certains secteurs de services comme la finance ou les services juridiques et administratifs, ce développement technologique représente un espoir de pouvoir augmenter leur productivité.
Mais ce phénomène ne va-t-il pas provoquer une disparition du travail et un chômage de masse ? Surtout, cette inquiétude économique s’ajoute à une autre inquiétude, plus morale et philosophique : l’IA est-elle capable d’une autonomie comparable à celle de l’homme et représente-t-elle un danger pour l’humanité ? C’est cette inquiétude qu’expriment aujourd’hui des acteurs du secteur, notamment les dirigeants d’OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT.
Pour discuter et débattre des évolutions de l’IA, de ses conséquences, nous recevons deux intervenants. D’abord, un observateur aguerri des évolutions technologiques et de leurs conséquences sur les sociétés et l’emploi, Antonio Casilli, sociologue enseignant à l’Institut polytechnique de Paris. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence sur le sujet : En attendant les robots (Seuil, 2019). Face à lui, Ansar El-Hassani, ingénieur spécialisé dans l’IA, qui observe avec inquiétude les récents développements de cette technologie.