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Les eaux glacees du calcul egoiste
Inondations : le naufrage de la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations)
Article mis en ligne le 16 février 2014

Les apprentis sorciers qui voulaient faire main basse sur des pans entiers du grand cycle de l’eau, après avoir convaincu à la hussarde le gouvernement de transférer au bloc communal, qui n’avait rien demandé, la « prévention des inondations » et la « gestion des milieux aquatiques », se retrouvent aujourd’hui dans la nasse, sur fond d’inondations dévastatrices et de submersions marines sans précédent, qui contraignent Philippe Martin à faire le tour de France en hélicoptère en 48 heures, histoire de mesurer l’ampleur des dégâts, de constater l’impuissance des services de l’Etat, et la colère des élus, submergés par la fureur de leurs administrés…

Du coup panique à bord, annonces à la volée de l’activation du dispositif CAT-NAT, pillage en vue du Fonds Barnier, déjà en voie d’asec, activisme renouvelé du lobby des assurances qui s’activaient en coulisses depuis les débuts de notre ténébreuse affaire, grande discrétion de Suez-Lyonnaise qui se voyait déjà rafler des milliards d’euros pour gérer le « grand cycle », revirement brutal d’associations d’élus qui comprennent enfin qu’ils se sont faits pigeonner depuis le début, baston renouvelé entre EPAGE et EPTB, les premiers ayant bel et bien fait obstacle avec succès au hold-up des seconds à la faveur d’un blietzkrieg parlementaire conduit avec une détermination digne d’éloges, et pour couronner le tout convocation extraordinaire du CNE le 27 février, aux fins d’y faire valider une Stratégie nationale dont chacun sait qu’elle est inapplicable, faute de moyens, techniques, humains et financiers, puisque les services de l’Etat, déjà massacrés par la RGPP vont poursuivre leur agonie avec la MAP. Ceci avant la rédaction des innombrables décrets, arrêtés et circulaires que la DEB va devoir pondre pour « harmoniser » la mise en œuvre de la Stratégie nationale, de la loi Collombat-Négre et de notre fameuse GEMAPI, mort née…

Un très brillant résultat dont on attend qu’il s’améliore encore après les premières annonces de création de « l’aquataxe », surtout sous l’angle de la pendaison aux réverbères, coiffés d’un bonnet rouge, tant qu’à faire, des imprudents qui s’amuseraient à annoncer, même pour rire, à leurs administrés qu’après avoir été totalement impuissants à les mettre à l’abri d’inondations catastrophiques, ils vont les taxer de 40 euros par an pour réparer les dégâts provoqués, non par le réchauffement climatique, mais l’accumulation d’un demi-siècle de conneries sans nom : d’abord des politiques agricoles démentes, ensuite un « aménagement du territoire » qui l’est tout autant : bétonnage à l’aveugle, urbanisme charognard, construction en zone inondable, bétonnage des rivières, liquidation des zones humides et bradage des zones d’expansion des crues, etc, etc. Et il s’est donc trouvé de très brillants stratèges, les phoenix de la politique de l’eau française, pour convaincre l’Etat de s’en laver les mains et de refiler le bébé aux communes !

Juste au moment où le "gel des normes", la "simplification de la vie des entreprises" et autres hochets dont l’usage immodéré va achever de "kärcheriser" ce qui subsiste du droit de l’environnement, vont d’évidence nous projeter vers l’avenir radieux du développement durable (...)