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Indigné-e-s : désobéir à l’injustice
Article mis en ligne le 29 octobre 2012
dernière modification le 24 octobre 2012

Nous n’aurons pas un automne placide et mélancolique comme les autres. L’ambiance est si tendue qu’on pourrait presque la couper au couteau. Plus de pauvreté, plus de chômage, plus de faim, plus d’austérité, plus d’expulsions de logement... telles sont les conséquences, pour des millions de personnes, de la “sortie” de crise concoctée par le gouvernement de Mariano Rajoy. Plus d’indignation, plus de dégoût et plus de désobeissance, telles sont les réponses dans la rue.

La situation sociale est cependant contradictoire. Le potentiel de lutte est plus fort que jamais et le bouillonnement incessant peut à tout moment se solidifier en une nouvelle vague de mobilisations, un nouveau choc social. Mais en même temps, les tendances à la fragmentation et à la dispersion pèsent de tout leur poids. Campagnes et mouvements sociaux souffrent d’une faible capacité d’initiative.

Face à une crise économique, sociale, politique et écologique sans précédent, les élites économiques et politiques, quant à elles, ont fait le choix d’appuyer sur l’accélérateur. Les mesures d’austérité s’intensifient au même rythme de progression que la “prime de risque” tandis que pour des milliers de familles, et tout spécialement dans la périphérie sud de l’Union européenne, joindre les deux bouts devient tout bonnement une “mission impossible”. La crise clarifie les choses. Les rideaux de fumée se dispersent. Le capitalisme a perdu son masque.
(...)
Des slogans du mouvement du 15-M tels que “ceci n’est pas une crise, c’est ne escroquerie” ; “nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers” ; “nous ne devons rien, nous ne payons rien”, ce sont popularisés avec l’approfondissement de la crise, l’impunité de ceux qui n’ont entraîné jusqu’ici et la complicité politique dont ils bénéficient.

Encore fragile, une conscience anticapitaliste diffuse s’étend sans cesse plus. Nous avons pu entendre crier sur les places et dans les manifestations : “La révolution commence aujourd’hui”, ou encore “Ce n’est pas la crise, c’est le capitalisme”. Le défi consiste à élaborer collectivement pour donner un contenu programmatique et stratégique à ce malaise social et indigné. Etre capables de tracer peu à peu l’ébauche d’un projet alternatif de société et la manière d’y parvenir, afin d’approfondir ainsi la portée et la consistence du rejet croissant envers le monde actuel.