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Incendies à Hawaï : pourquoi les feux ont été si meurtriers
#Hawaï #incendies #réchauffementclimatique #sécheresse
Article mis en ligne le 14 août 2023
dernière modification le 13 août 2023

"Comprendre les décisions prises avant et pendant les incendies". C’est le but de l’enquête lancée par Anne Lopez, la procureure générale d’Hawaï (Etats-Unis), après les incendies qui ont ravagé l’île de Maui. Le dernier bilan provisoire des autorités locales, diffusé samedi 12 août, fait état de 80 morts. Le chef de la police du comté de Maui, John Pelletier, a affirmé jeudi que jusqu’à 1 000 personnes pourraient manquer à l’appel. Cela ne signifie pas qu’elles sont officiellement portées disparues ou mortes, a-t-il toutefois souligné.

Alors qu’on compte encore les morts à Lahaina, la capitale historique d’Hawaï qui a été presque entièrement détruite, les habitants dénoncent déjà une gestion calamiteuse des incendies par les autorités locales. Néanmoins, les causes d’un si lourd bilan ne sont pas liées qu’à l’activité humaine. Franceinfo revient sur les raisons de l’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire récente de l’archipel américain.

Parce que les sirènes d’alerte n’ont pas été actionnées

La gestion humaine des feux suscite la polémique chez les personnes sinistrées. Est pointé du doigt le fait que les sirènes d’alerte aux incendies n’ont pas été actionnées malgré de multiples départs de feux. L’intervention des pompiers a aussi été limitée à Lahaina : leurs efforts ont été divisés à cause des départs de feux simultanés. Pris de court, une dizaine d’habitants ont été contraints de se jeter dans la mer pour échapper aux feux, selon des garde-côtes interrogés par l’AFP. Le journal La Croix précise que des centaines de sirènes sont installées sur l’ensemble du territoire pour avertir les habitants d’un danger imminent. Les alertes, habituellement transmises par téléphone, n’ont pas pu être reçues car "il n’y avait pas de réseau" et "clairement, nous n’avons pas prévu de solutions de secours pour assurer la sécurité des habitants", a admis samedi Jill Tokuda, élue démocrate d’Hawaï, sur la chaîne CNN. "Nous avons sous-estimé la dangerosité et la rapidité du feu", a-t-elle regretté.

William Harry, un habitant de Lahaina, a expliqué auprès de l’AFP n’avoir pu compter que sur le "réseau noix de coco", c’est-à-dire le bouche-à-oreille, pour fuir le danger des flammes. Un porte-parole de l’agence responsable de la gestion des crises à Hawaï a toutefois tenu à rappeler que des messages d’alerte ont bien été diffusés par le biais des médias audiovisuels et des téléphones portables des habitants. Face à ces divers éléments, la procureure générale de l’Etat américain du Pacifique, Anne Lopez, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur la gestion de crise menée par les autorités.

Parce que les terres agricoles ont été remplacées par une végétation plus inflammable (...)

Les champs autrefois bien entretenus, qui auraient pu ralentir le feu, ont été remplacés par de "vastes étendues de plantes non locales, laissées à l’abandon" explique sur Twitter Clay Trauernicht, spécialiste des incendies à l’université d’Hawaï.

Depuis une trentaine d’années, des herbes envahissantes comme l’herbe de Guinée et l’herbe fontaine ont été introduites par l’homme, explique Libération. Elles ont deux particularités, rapporte le New York Times : celle de repousser vite après un incendie, mais aussi de s’enflammer plus facilement. A Lahaina, précise le quotidien américain, les fermetures d’exploitations de canne à sucre dans les années 1990 ont également entraîné l’arrêt de systèmes d’irrigation qui auraient pu limiter la progression des feux cette semaine.
Parce que l’île a été touchée par une sécheresse et des vents inhabituels (...)

Pour ne rien arranger à la situation, l’année a été bien moins pluvieuse que de coutume à Hawaï : 16% du territoire était touché par une sécheresse "sévère" (...)