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Paris-Luttes infos
Ils vont détruire l’école comme ils ont détruit les hôpitaux
Article mis en ligne le 28 avril 2019

Mêmes choix politiques, mêmes conséquences à venir : dans le projet de loi « pour l’école de la confiance » du ministre Blanquer, on retrouve les mêmes mesures que celles qui ont mené à la destruction de l’hôpital public. La destruction de l’école publique est en marche, avec une aggravation des inégalités sociales.

Ces dernières années, on a toutes et tous pu constater, avec impuissance, la dégradation de l’accès à des soins de bonne qualité : urgences saturées, petits hôpitaux fermés, maternités éloignées, plusieurs mois pour obtenir des rendez-vous chez des spécialistes… Sans compter la souffrance (...)

Cette destruction du service public hospitalier est la conséquence de plusieurs choix politiques dangereux, que l’on peut retrouver très bien synthétisés dans une intervention de la sociologue Odile Henry le 16 avril 2019, à propos de la destruction des services publics [1].

On peut aujourd’hui se montrer tout aussi inquiets pour l’avenir de nos enfants, car dans les réformes en cours de l’Éducation nationale, on retrouve exactement les mêmes orientations politiques, qui, au final, sonnent la dégradation accélérée du service public d’éducation, et la fin de la même école pour tous. (...)

Ainsi, la même logique managériale qui a été imposée aux hôpitaux s’installe dans les écoles, avec une priorité à la rentabilité. (...)

ce sont des algorithmes qui décident de l’orientation des élèves (Parcoursup) et qui traitent les évaluations de CP sur des serveurs appartenant à Amazon. Le ministre JM Blanquer, lui, tente d’imposer aux enseignants des méthodes qui réduisent la pédagogie à des techniques à appliquer à la lettre, telle une formule magique pour faire réussir tous les élèves, sans prendre en compte les autres raisons qui font que des élèves sont en difficulté : difficultés relationnelles, souffrance psychologique, misère sociale, problèmes familiaux, hygiène de vie, surdose du temps d’écran, troubles médicaux ou psychologiques… Ni les recommandations de pédagogues reconnus qui critiquent ces méthodes [6] : R. Goigoux , P. Meirieu… (...)

Toute cette logique est fortement liée à des techniques d’évaluation et de mise en concurrence des établissements, le tout dans un climat de surveillance et de menaces de sanctions envers les profs (...)

soit une mise en concurrence des établissements dès la maternelle ! (...)

Évidemment, la casse d’un service public va de pair avec le développement du privé. (...)

Les inégalités sociales seront donc encore creusées, en priorité par la dégradation de l’école publique qui subira toutes ces mesures, et qui restera l’unique option pour les familles n’ayant pas les moyens de payer une école privée. De plus, la réforme du bac et du lycée va également créer de grosses inégalités entre les établissements. (...)

La France est déjà réputée pour être une des écoles les plus inégalitaires [8], c’est-à-dire qu’elle mène très loin les élèves de milieu favorisé, mais ne réussit pas à faire de même avec les enfants issus de familles plus populaires, alors que d’autres pays réussissent à diminuer ces écarts. (...)

L’hôpital et l’école n’ont pas à être rentables ! Leurs objectifs ne peuvent pas être chiffrés. On ne peut pas les gérer avec des algorithmes. Ils devraient au contraire être considérés comme des « investissements » pour un futur plus agréable, plus juste, plus émancipateur, plus désirable.

C’est pourquoi il faut absolument lutter contre toutes les réformes Blanquer et Parcoursup ! Parlez-en aux parents, aux enseignants, affichez des banderoles et des infos, organisez des réunions, des actions publiques... il n’est pas trop tard !

On n’a pas vu depuis longtemps autant de discussions entre les parents et les enseignants : autour de cafés d’informations, dans des réunions, des manifs ou des rassemblements communs. Peut-être que c’est justement dans la lutte contre « la loi pour l’école de la confiance » que (re)naîtra cette confiance entre les familles et l’école, et que l’on pourra construire ensemble l’école et la société que nous voulons pour nous et nos enfants ! (...)

Lire aussi : OCDE ... Entreprise de démolition préméditée (...) Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. (...)" Ces préconisations datent de 1996...