Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Point
Île-de-France : les couacs des ordinateurs offerts aux lycéens par la région
Article mis en ligne le 23 janvier 2021
dernière modification le 22 janvier 2021

Alors que les critiques s’accumulent sur le matériel, la Région reconnaît « quelques problèmes » et défend son initiative, relate « Le Parisien ».

Cette initiative, dont la promotion a notamment été assurée par Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France, aura coûté 180 millions d’euros sur deux ans à la région. (...)

« La région a trop précipité le passage au numérique, sans prendre en compte tous les aléas que cela comporte. » Le constat, sans appel, est dressé dans Le Parisien par Nathalie Jasmin, présidente du conseil local FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) du lycée Léonard-de-Vinci de Saint-Michel-sur-Orge, dans l’Essonne. Sa fille fait partie des lycéens qui ont bénéficié il y a un an de certains des quelque 340 000 ordinateurs et tablettes distribués depuis septembre 2019 par la région Île-de-France aux élèves de seconde et de première.

Mais, à l’instar d’élèves et de professeurs, elle signale plusieurs couacs qui viennent gâcher cette initiative. « Sur les 1 300 élèves (du lycée de sa fille, NDLR), une soixantaine est toujours sans matériel. Certains n’arrivent pas à se connecter au wi-fi de l’établissement. Le réseau n’est pas adapté pour supporter autant de connexions en même temps. Et les manuels scolaires numériques sont très lourds », regrette Nathalie Jasmin, qui assure que des professeurs sont même repassés aux photocopies en raison des problèmes rencontrés…

(...)

Les bonnes vieilles photocopies seraient également de sortie au lycée Corot de Savigny-sur-Orge, toujours dans l’Essonne, assure une élève de l’établissement, qui critique des ordinateurs qui « ne fonctionnent pas bien » et qui sont « trop lents ». « Les caractéristiques des ordinateurs sont adaptées à de l’usage scolaire et personnel », avait répondu en octobre dernier sur Numerama Jean-Yves Hepp, le président et fondateur d’Unowhy, l’entreprise française en charge de la production des ordinateurs en question, alors que des critiques sur leur puissance se faisaient déjà entendre. (...)

Autre souci pointé : « Pour les problèmes de maintenance, on ne sait pas vers qui se tourner », selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du syndicat Snes-FSU. « L’année dernière, après la rentrée, le chargeur de mon ordinateur était tombé en panne, je ne pouvais plus l’allumer. Ils ont mis plus d’un mois à le remplacer. Et cette année, il a fallu attendre plusieurs semaines avant de pouvoir y télécharger nos manuels scolaires », renchérit l’élève du lycée Corot de Savigny-sur-Orge… « Toutes les demandes adressées au SAV ont été traitées lors d’une visite technique organisée jeudi dernier », rassure la Région concernant les soucis rencontrés au lycée Léonard-de-Vinci de Saint-Michel-sur-Orge. (...)

Des élèves pas assez formés ?

Des professeurs expliquent aussi au Parisien que les élèves, plus habitués à leur smartphone, ne savent pas comment utiliser un ordinateur. Ils regrettent un manque de formation sur cet outil. « Certains prenaient des photos de ce qu’ils ont fait sur Word et me l’envoyaient via WhatsApp, par exemple. Ils ne sont pas assez autonomes. En classe, on est sans cesse sollicités pour régler des problèmes techniques. Forcément, cela nous prend du temps sur l’enseignement », raconte Romain Caron, professeur de sciences sociales au lycée Couperin de Fontainebleau en Seine-et-Marne. (...)

Des critiques acceptées par la région Île-de-France, que la CGT-Education a accuse d’avoir voulu faire un « coup de pub ». La région reconnaît ainsi « quelques problèmes » mais loue la « rapidité de déploiement » de l’équipement informatique, acheté à l’entreprise française Unowhy. Elle explique que le wi-fi sera accessible pour tous les lycéens d’ici le printemps 2021 ou que les professeurs ont à leur disposition « des outils qui permettent de construire leur cours en associant différentes ressources pédagogiques, le manuel scolaire n’étant plus l’unique source de contenus pour créer un cours ». Selon Numerama, cette initiative, dont la promotion a notamment été assurée par Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France, aura coûté 180 millions d’euros sur deux ans à la région.

Droit de réponse de Valérie Pécresse (...)