
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme publie ce lundi une étude intitulée « L’Habitat indigne et dégradé en Ile-de-France ». Paris et la Seine-Saint-Denis sont les départements les plus touchés mais les six autres ne sont pas épargnés...
Difficile de repérer l’habitat indigne et insalubre en Ile-de-France. Si les fissures sur certaines façades alertent, beaucoup de logements privés dégradés passent inaperçus. Selon une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) et de la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl) – L’Habitat indigne et dégradé en Ile-de-France. Etat des lieux des enjeux et des politiques –, il y aurait 157.300 logements privés potentiellement indignes en Ile-de-France. Soit 4 % du parc privé de la région.
Ce document auquel a eu accès 20 Minutes révèle que cet habitat prend de nouvelles formes, touche aussi bien les locataires que les propriétaires et que tous les territoires – riche, rural, pavillonnaire… – sont concernés.
Les nouvelles formes de l’habitat indigne
L’habitat indigne couvre un large champ de logements : ceux insalubres, les immeubles en ruine, l’habitat précaire… Et « de nouvelles formes sont apparues, souligne Anne-Claire Davy, auteure de l’étude et spécialiste habitat et modes de vie à l’IAU. La division pavillonnaire en petits logements, des locaux impropres à l’habitation par destination comme les garages, des locaux de stockage, une cabane de jardin, etc. »
La sociologue urbaniste cite ainsi un pavillon de 160 m2 à Orsay (Essonne) divisé en 6 à 7 logements dont même la chaufferie était louée. « Il y avait une grille tarifaire en fonction de la surface, de la présence ou non d’une fenêtre. » Cette division touche aussi des appartements dans des immeubles.
La location d’habitat indigne et dégradé est un marché « fructueux » pour les marchands de sommeil. (...)
Pas le même habitat indigne partout en Ile-de-France
« Il y a une diffusion géographique de l’habitat indigne. En 2011, la grande couronne était moins concernée », explique Anne-Claire Davy. La part du parc privé potentiellement indigne (PPPI) atteint 6,5 % et 7,5 % du parc privé à Paris et en Seine-Saint-Denis (chiffres de 2013). Pour les autres départements franciliens, le taux varie entre 1 et 4,2 %.
A Paris, ce sont ainsi plus de 61.000 logements privés qui sont potentiellement indignes, soit 40 % du PPPI régional. La majorité de ces logements sont dans les 11e, 18e et 19e. (...)
L’habitat indigne se concentre sur Vincennes, Villeneuve-Saint-Georges et Ivry-sur-Seine – 44 % du PPPI – dans le Val-de-Marne. Sa composition ? « Essentiellement de petits immeubles de rapport du XIXe siècle et de l’héritage d’un tissu ancien de bourgs ruraux. » (...)