
Dans une tribune publiée sur le site de Libération, à la suite du tournage de son documentaire Re-Calais, consacré au traitement des réfugiés, l’écrivain Yann Moix dénonçait les bavures policières – selon lui organisées par l’État – exercées sur les migrants dans la ville portuaire. Le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, réfute les accusations du chroniqueur de l’émission On n’est pas couché, dénonçant à son tour sa duplicité.
Exilés à Calais : Yann Moix accuse Macron
de laisser faire “des actes criminels”
Face à Yann Moix qui dénonce un « protocole de la bavure » organisé par l’État, pendant lequel les forces policières présentes « frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse », Fabien Sudry affirme qu’aucun policier n’a jamais reçu d’ordres allant dans ce sens.
Le préfet du Pas-de-Calais réagit aussi aux images tournées par le chroniqueur pour son documentaire qui paraîtra en mai sur la chaîne Arte, mais dont certaines images sont déjà accessibles. Selon Fabien Sudry, certaines images censées être « des preuves de violences policières » montrent en réalité des opérations de maintien de l’ordre du temps de la « Jungle » de Calais, démantelée en octobre 2016.
De surcroît, il accuse Yann Moix d’avoir diffusé, sans autorisation, des témoignages de policiers, sorti de leur contexte, d’autant plus que l’un deux fonctionnaires a quitté Calais « depuis un an et demi. »
Le préfet ajoute que le chroniqueur a tout intérêt à porter ces informations à la justice, notamment en référence à l’accusation de « protocole de la bavure » : « cette accusation est d’une telle gravité que je ne comprends pas pourquoi vous refusez de saisir la justice et de lui confier vos enregistrements pour que la vérité soit établie. »
Enfin, Fabien Sudry pointe ce qu’il considère être la duplicité de l’écrivain : (...)
Et de conclure : « Si le premier Yann Moix a raison, alors le second a tort. Si le premier Yann Moix dit vraiment en privé ce qu’il pense, alors le second Yann Moix écrit en public ce qu’il sait ne pas être la vérité. »