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Il faut rompre avec les politiques d’enfermement communautaire !
par CHALOT vendredi 20 février 2015
Article mis en ligne le 24 février 2015
dernière modification le 20 février 2015

Le terme : « communautarisme » est un néologisme qui nous est arrivé des Etats Unis dans les années 80.

Il désigne une posture politique et sociale qui donne la priorité à la communauté sur l’individu et qui assigne l’individu à sa communauté réelle ou supposée.

Il peut signifier la primauté des règles du groupe sur la loi républicaine.

Si l’immigré qui arrive en France et notamment le non francophone cherche à se rassurer et à prendre des repères en prenant des contacts avec les personnes qui parlent la même langue que lui et qui lui ressemble, cette recherche ne l’enferme pas ipso facto dans une communauté avec ses règles propres.

La communauté rassure, le communautarisme enferme.

La politique a horreur du vide : si les décideurs et si les militants associatifs laissent plus ou moins à l’abandon, ou à eux-mêmes des zones, devenant des quartiers abandonnés par la République, les communautaristes continueront à constituer une réponse dévoyée et mortelle à la désorientation de toute une population.

Plusieurs raisons concomitantes expliquent le développement du communautarisme en France :

C’est d’abord la concentration de population immigrée dans des cités sans qu’existe une mixité sociale, concentration qui se conjugue avec une ghettoïsation sociale : le chômage étant plus important et dépassant les 30% voire les 40%.

C’est ensuite les politiques publiques successives qui ont été menées tant à l’échelle nationale qu’au niveau des quartiers : ce fut l’absence de services publics de proximité et les réponses démagogiques et peu républicaines des élus municipaux.

C’est ainsi que pour monnayer la paix sociale, des villes ont engagé des grands frères de quartier comme animateurs sans que ces personnes aient suffisamment de recul et sans leur apporter une formation préalable.

Peu à peu, des religieux ont pu dans ce cadre-là paraître comme un recours pour les politiques et pour les jeunes : les politiques qui pensaient que la sécurité allaient s’installer et les jeunes ayant un cadre sécurisant.

Peu à peu l’emprise des religieux et notamment des islamistes est devenue plus forte notamment par rapport aux jeunes filles, sommées par les grands frères de se conforter à leurs lois et incitées à porter le voile pour obéir aux préceptes religieux inventés par les plus radicaux des islamistes.

Le débat public dans les années 2002-2004 a permis la sortie d’une loi laïque d’interdiction du port de signes religieux dans les écoles, c’est la loi du 15 mars 2004.

Ce texte qui a fait reculer l’intégrisme et son emprise sur les jeunes femmes a été combattue par des militants de « gauche » qui au nom de la lutte contre le racisme, ont considéré que l’Etat s’attaquait à toute une population.

Cette orientation non laïque s’inscrit dans le relativisme politique : imposer nos lois à ces femmes et à ces hommes, vise à les victimiser dans le cadre d’une politique néo coloniale !?

Rien de plus, rien de moins.

Les laïques se sont retrouvés entre deux camps, l’un xénophobe considérant qu’il fallait combattre l’islamisme, c’est-à-dire pour eux la religion musulmane et l’autre communautarisme de rejet des principes républicains qui sous-tendent que la loi est la même pour tous.

Aujourd’hui, on paye le prix de l’incurie des politiques et des dérives citées précédemment. (...)