
Il estimait que le budget alloué à la recherche, à l’enseignement supérieur et à l’éducation n’était pas à la hauteur.
« Il aurait fallu plus de courage de la part du gouvernement pour garantir cette “ligne de flottaison” financière dont j’ai toujours parlé, surtout dans une matière aussi cruciale que l’université et la recherche », a-t-il écrit sur Facebook pour expliquer son geste. Lorenzo Fioramonti, qui provient des rangs du Mouvement 5 étoiles, va donc redevenir simple parlementaire. Il pourrait, selon la presse transalpine, quitter la formation démagogue et créer un groupe autonome à la Chambre des députés, qui pourrait être le prélude à la fondation d’un nouveau parti. Ce départ est un coup dur pour le gouvernement anti-Salvini, formé par le M5S et le Parti démocrate (PD, centre gauche). Le M5S est également en crise : son chef, Luigi Di Maio, est contesté et certains parlementaires ont fait défection, préférant rejoindre les rangs de la Ligue d’extrême droite. Arrivé en tête des élections législatives de mars 2018 avec 32,7 % des voix, le M5S n’est plus crédité que de 15 % d’intentions de vote, derrière le PD (17 %) et la Ligue (32 %). (...)
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(...) "Il semble que les ressources ne se trouvent jamais quand il s’agit de l’école et de la recherche et, pourtant, des centaines de millions d’euros sont disponibles en quelques heures pour d’autres objectifs quand il y a la volonté politique", écrit encore M. Fioramonti sur Facebook.
– Le climat à l’école -
Peu après la formation du gouvernement en septembre, la ministre avait assuré qu’il démissionnerait si un minimum de trois milliards d’euros "nécessaires pour maintenir le système éducatif à flot" n’étaient pas affectés à son ministère dans le budget 2020.
Or seuls deux milliards lui ont été alloués dans la loi de finances 2020 votée lundi dernier par les députés. L’Italie se situe en queue de peloton parmi les pays de l’OCDE pour la part des dépenses publiques consacrées à l’éducation.
Ancien professeur d’économie à l’Université de Pretoria en Afrique du Sud, connu pour son franc-parler, M. Fioramonti avait fait la une en annonçant que l’Italie deviendrait, en septembre 2020, le premier pays à rendre obligatoire l’étude du changement climatique et du développement durable pour les écoliers.
Il avait aussi suscité la polémique en réclamant que soient taxés les billets d’avion et les boissons sucrées pour financer la recherche. Des propositions qui lui avaient valu d’être sévèrement critiqué par l’opposition qui estime que les Italiens sont déjà trop taxés.
Si sa démission n’est pas, selon la presse, annonciatrice d’une fronde naissante au sein du gouvernement, elle est toutefois un coup dur, sur fond d’exacerbation des tensions ces dernières semaines entre les deux partis de la coalition au pouvoir, le Parti démocrate et le M5S.
Outre les divergences entre les deux formations, le gouvernement voit aussi grandir avec inquiétude les ambitions de l’ancien Premier ministre Matteo Renzi, qui a rompu en septembre avec les démocrates, créant dans la foulée la nouvelle formation centriste Italia Viva.
Le gouvernement Conte est aussi sous la menace de La Ligue de Matteo Salvini, l’ex-ministre de l’Intérieur qui ne cesse de réclamer un retour aux urnes et qui, même s’il a reculé dans les sondages depuis qu’il a fait exploser en août la précédente coalition, reste le premier parti d’Italie avec environ 31% des intentions de vote.