
Un vocabulaire colonialiste, pour évoquer un sujet mal maîtrisé ?
D’un côté, le budget de la Culture qui ne subira pas le gel imposé pour d’autres pans de la politique... De l’autre, la volonté de mener à bien une sorte de G20 des droits d’auteur, qui devrait se tenir durant Cannes, les 3 et 4 novembre prochain... Et entre les deux, un grand absent : Hadopi. (...)
dans son discours, le président n’a pas manqué d’un vocabulaire qui a intéressé nos confrères de Numerama. Lesquels se sont plongés dans une relecture minutieuse de Jules Ferry... et y ont puisé des découvertes assez sidérantes. « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures... », avait clamé ce dernier devant l’Assemblée nationale le 28 juillet 1885.
Ce même vocabulaire colonisateur que Nicolas Sarkozy emploie pour parler de sa relation à internet. D’ailleurs, Laure de la Raudière, secrétaire nationale au numérique déplore elle-même l’emploi d’un champ lexical semblable. « Il est vrai que trouver un moyen de faire respecter le droit sur Internet est une absolue nécessité. Toutefois, “civiliser » est un terme mal choisi parce que je pense qu’Internet est un progrès de civilisation. » (via NouvelObs)
Inutile alors de souligner que dans l’interview qu’il nous avait accordée, Antoine Gallimard, président du SNE, avait employé exactement les mêmes termes pour désigner l’apport nouveau qu’Hadopi allait apporter, en civilisant l’internet. ce même SNE, qui a justement décidé de prochainement intégrer la traque aux pirates, avec des frais gigantesques...
