
Bien que les mariages de mineur.e.s soient illégaux dans le pays, le gouvernement n’agit pas assez pour y mettre un terme, dénonce l’ONG.
« J’ai subi un mariage arrangé, et je n’ai pas eu mon mot à dire – je n’ai pas eu mon mot à dire sur le fait de tomber enceinte, non plus ». Nutan C., mariée à 16 ans, est l’une des Népalaises qui ont témoigné auprès de Human Rights Watch (HRW). Dans un rapport publié mercredi 7 septembre, l’ONG accuse le gouvernement népalais de ne pas agir suffisamment pour mettre fin aux mariages d’enfants.
Le Népal est au troisième rang du continent asiatique en termes de mariages d’enfants, avec un taux de 37 % de filles mariées avant l’âge de 18 ans, et de 10 % avant 15 ans. Le taux de mariage de garçons de moins de 18 ans est estimé à 11%. Pourtant, l’âge minimum du mariage est de 20 ans dans le droit népalais, pour les femmes comme pour les hommes. Le mariage des enfants est illégal depuis 1963. (...)
En juillet 2014, le gouvernement s’était engagé à mettre fin à ces mariages précoces d’ici 2020. En 2016, cet objectif a déjà été repoussé à 2030. Mais « le gouvernement n’a pas encore pris de mesures concrètes pour atteindre cet objectif, à quelque date que ce soit », déplore HRW.
« Beaucoup d’enfants au Népal – filles comme garçons – sont privés de leur avenir en raison de mariages précoces » (...)
Lors de son enquête l’ONG a constaté que la police n’intervient que rarement pour empêcher de telles unions ou poursuivre les responsables, et presque jamais s’il n’y a pas de plainte déposée. Souvent, les agents du gouvernement enregistrent officiellement ces mariages d’enfants, bien qu’ils soient illégaux.
Selon les conclusions de Human Rights Watch, « la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation, le travail des enfants, les pressions sociales et les pratiques liées à la dot » sont autant de facteurs qui entraînent ces mariages précoces.
Le mariage des enfants, rappelle HRW, « cause de nombreux torts à ceux-ci et à leurs familles, en les privant d’accès à l’éducation et en entraînant de graves problèmes de santé et des abus » (...)
