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Grippe aviaire : le ministre déclare la guerre à l’élevage paysan !
communiqué, Paris, le 5 novembre 2021
Article mis en ligne le 6 novembre 2021

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L’élevage paysan dénonce la politique sanitaire

« J’élève 750 canards et 200 oies en plein air. Sur cinq hectares. Je ne vois pas comment je pourrais installer des filets de sécurité… » Producteur de foie gras dans le pays d’Auge, Olivier Storez était présent à Caen, mercredi 3 février, pour manifester avec la Confédération paysanne, devant la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Les militants du syndicat agricole entendaient alerter les services de l’État sur « l’inadaptation, à l’élevage de plein air, des règles sanitaires contre la grippe aviaire ». (...)

L’arrêté du 17 novembre dernier pris par le ministère de l’Agriculture après la découverte de foyers d’influenza aviaire sur le territoire national, impose la claustration (enfermement dans un lieu clos) des volailles ou leur protection par un filet, avec réduction des parcours extérieurs. « Des dérogations sont permises mais les réponses des services de l’État se font attendre. »

Le Sud-Ouest durement touché

Ces derniers alertent sur le risque d’une contamination par les oiseaux sauvages tandis que la Conf’ met en cause l’élevage industriel, rappelant que des canards confinés avaient été infectés.

« On tire à boulets rouges sur le plein air au lieu de remettre en cause la densification, l’intensification, et la segmentation de la production de foie gras, qui sont des vecteurs majeurs (par la multiplication des transports, N.D.L.R.) de la diffusion de ce genre d’épizootie », a déclaré Nicolas Girod, porte-parole national de la Conf’, mercredi à Pau (Béarn), lors d’une manifestation qui lançait une mobilisation nationale du 3 au 10 février. (...)

Avec le Modef, le quatrième syndicat agricole français, d’autres rendez-vous étaient organisés dans le Sud-Ouest, région touchée depuis décembre par la grippe aviaire dans ses élevages de volailles et canards. Selon le ministère de l’Agriculture, la France compte 436 foyers de contamination en élevage, dont 423 dans le Sud-Ouest. Plus de deux millions de volailles y ont été abattues pour tenter d’endiguer la propagation du virus.

Les autorités sanitaires et l’interprofession du foie gras (Cifog) estiment qu’il faudrait à l’avenir pouvoir confiner l’ensemble des palmipèdes d’élevage lors des périodes à haut risque de contamination par les oiseaux sauvages.

Des clôtures pour repousser les sangliers (...)

La peste porcine africaine (PPA), aux portes de l’Hexagone, menace aussi l’élevage de plein air. Depuis le 1er janvier, les éleveurs ont l’obligation d’avoir installé des clôtures étanches d’1,5 mètre (la Conf’ réclame des clôtures mobiles) afin d’empêcher tout contact entre porcs domestiques et sangliers sauvages porteurs du virus.

Des mesures coûteuses

Des mesures préventives de biosécurité coûteuses et difficiles à mettre en place sont exigées. « Plein de trucs irréalisables », avoue Muriel Angée, éleveuse de porcs de Bayeux, à Coquainvilliers (Calvados). Ses animaux vivent en plein air, sur 5 hectares, avec des cabanes en bois pour abri.

Coup de chance. L’éleveuse avait investi, lors de son installation en 2016, dans une double clôture électrique. « Mais on me demande de porter des tenues anticontamination à usage unique dès que je rentre dans un enclos, équipé d’un sas de décontamination… Impossible. »

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Grippe aviaire : 46 départements confinent leurs volailles (mais n’ayez pas peur)
La volaille française se confine pour éviter une épizootie, une épidémie animale, sans danger pour l’homme, mais aux conséquences économiques potentiellement importantes en période de crise du Covid-19. (...)

GRIPPE AVIAIRE - Les poules sont privées de sortie. 46 départements français passent en risque ”élevé” d’introduction de la grippe aviaire par les oiseaux migratoires, selon un arrêté publié au Journal officiel ce mercredi 4 novembre. Par cette mesure, le ministère de l’Agriculture espère pouvoir se protéger d’une éventuelle épizootie, une épidémie chez les animaux, et éviter d’abattre cette volaille.

Ces départements se trouvent en dessous de couloirs migratoires, ces chemins aériens empruntés chaque année par les oiseaux pour se protéger du froid. Certains oiseaux sauvages étant porteurs du virus de la grippe aviaire, les autorités ont décidé de mettre en place ces mesures de précautions, “urgentes et immédiates”, selon l’arrêté.

Des départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, notamment, figurent parmi les territoires concernés. Dans un communiqué paru ce mercredi, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie indique que la consommation de volaille ne présente aucun risque pour l’homme. (...)

Une épizootie sans danger pour l’homme

Depuis l’apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l’épizootie a progressé vers l’ouest de l’Europe. “Une dynamique d’infection s’est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l’Angleterre”, souligne le ministère de l’Agriculture.

La souche H5N8 du virus de la grippe aviaire a en effet été détectée au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique a pris la décision d’abattre 13. 000 poules et coqs dans une ferme du Cheshire, selon un communiqué datant du lundi 2 novembre. Une autre souche du virus, H5N2 a été identifié dans un élevage du comté de Kent.

Les autorités britanniques sont prudentes, car il est possible que la volaille malade de la grippe contamine les humains. Des éleveurs ont déjà contracté le virus H5N2. Le phénomène reste cependant très rare. La Food Standards Agency, l’équivalant Britannique de l’ANSES, estime que la circulation ces souches chez les poules présentent un risque de santé publique très faible. À ce jour, aucun cas de transmission du virus H5N8 à l’homme n’a été recensé.

Un éventuel retour de la grippe aviaire sur le territoire français aurait en revanche des conséquences économiques majeures pour la filière, qui pourrait devoir ralentir ou arrêter ses exportations. (...)