
La cinquantaine de personnes dont des femmes seules et des enfants de 3 ans qui occupent le 7, place Laurent Bonnevay pour dénoncer l’absence de toute réponse à leur demande de logement et le maintien de 250 logements sociaux vides depuis 4 ans vont-ils passer Noël dans le noir, et bientôt dans le froid ?
Réquisition : allô M. le Maire, allô ? c’est pour quand une réponse ?
La mairie n’a adressé aucune réponse concernant la demande du DAL en ce qui concerne la réquisition des biens vacants, alors qu’il s’agit d’un pouvoir exceptionnel du maire : a-t-il au moins saisi le préfet pour lui demander d’agir ? Va-t-il continuer de laisser mourir de froid et de maladie les sans-abris, les très mal-logéEs dans sa ville ? Pourtant les lieux existent : les 190 logements du 10-20 galerie de l’Arlequin vides depuis 3 ans, les 240 logements de l’Abbaye vides depuis 4 ans, l’ancien siège de la Chambre d’Agriculture,, l’hôtel Les Patinoires… et des centaines de logements sociaux vacants.
A défaut de répondre sur le fond, la mairie de Grenoble a plutôt préféré mettre en accusation le DAL et les occupantEs, et chercher à dresser les habitantEs du quartier et de la ville contre les sans-abri tout en niant leurs responsabilités.
(...) Depuis plus de 4 ans, la mairie de Grenoble vide consciencieusement les 264 logements de la Cité de l’Abbaye (elle en a même détruit 24 en 2017). Ne pas percevoir de loyer pendant 4 ans sur 14 382 m2 de logements amortis depuis longtemps, cela a représenté pour l’Office HLM un manque à gagner de près de 2,4 millions d’euros [1].
En prenant cette décision plus que discutable (depuis quand réhabiliter un bâtiment implique-t-il d’en chasser au préalable ses locataires sans garantie de retour ?), la mairie a fait porter sur le budget d’Actis, et donc sur le dos de tous ses locataires, une dépense inutile de 2,4 millions d’euros ! Et que dire du prix du dispositif anti-intrusion (...)
Pour Noël le maire de Grenoble @EricPiolle refuse tjrs de rétablir l'eau, l'électricité et le chauffage coupés pour les sans logis, dont des enfants, soutenus par @DAL_Isere qui occupent un immeuble vacant ! @julienbayou : c'est ça la politique sociale d'une municipalité @EELV ??
— Droit Au Logement (@federationdal) December 24, 2020
Ainsi quand la Mairie alerte avec le CCAS dans son communiqué « sur l’importance de libérer rapidement les lieux, 100% des coûts liés à cette occupation pesant sur le bailleur social métropolitain ACTIS et donc sur ses locataires (…) », cela relève de la pure et simple mauvaise foi et n’a qu’un seul but : opposer les locataires et les sans-logis.
C’est la décision de la Mairie de vider la cité de l’Abbaye qui pèse depuis le début sur l’ensemble des locataires d’Actis et non l’occupation du 7 place Bonnevay. (...)
Comme prévu avec les éluEs grenobloisES à la réunion du 17 déc., les occupantEs ont remis vendredi 18 déc. à 16h à un technicien du CCAS une liste des 52 occupantEs avec leurs initiales, la composition des familles et les informations concernant leur situation : personnes en attente d’un logement social, expulsable, en attente d’un hébergement, jeune majeur, etc.
Cette liste était accompagnée de 2 précisions décidées par une réunion des occupantEs :
– les noms ne seront pas indiqués tant qu’il n’y aura pas d’accord pour un relogement collectif
– aucun hébergement proposé dans les structures d’hébergement hivernal : ils ferment leurs portes dans 3 mois (au 31 mars) et leurs conditions de vie catastrophiques sont dénoncées depuis des mois par tous (personnes hébergées et associations se rendant sur place). (...)
Par ailleurs, une trentaine de personnes – n’habitant pas le 7, place Laurent Bonnevay mais en demande urgente d’hébergement et connues par le DAL – ont donné leur nom à la mairie qui disait vouloir solliciter l’État car que des places d’hébergement hivernal étaient encore disponibles : à ce jour, aucune d’entre elles n’a pourtant été hébergée !
Rien ne s’oppose donc plus à ce que la Mairie prenne enfin ses responsabilités au lieu de sans cesse renvoyer la question aux services de l’Etat ou dénigrer les occupants et passe aux actes en mettant en œuvre les revendications des occupants.es et du DAL qui sont de sa seule compétence :
– en urgence, le retour du courant et l’arrêt des coupures d’énergie
– un relogement décent et pérenne pour toutes et tous
– un arrêté anti-expulsion sur le bâtiment si les occupants étaient menacés d’expulsion
– la réquisition des logements vides de la commune (...)
Lire aussi :
– La Mairie coupera-t-elle le chauffage le jour de Noël ?
Ce lundi 21 décembre, à 4 jours de Noël et 3 jours après avoir coupé le courant, la Mairie de Grenoble vient de couper l’eau courante à la cinquantaine d’occupant.es du 7 place Laurent Bonnevay à l’Abbaye.
Priver d’eau courante et potable un lieu où vivent des enfants et des familles, alors que nous sommes toujours en état d’urgence sanitaire et que l’épidémie connaît un nouveau rebond, et ce à quelques jours de Noël : quelle abjection !
Le chauffage urbain fonctionne encore, mais si le rythme infernal se poursuit, il sera coupé pour Noël. Rien pourtant ne vient justifier de telles coupures, même pas le transfert de propriété à l’EPFL-D prévu au 01/01/2021 : un simple avenant au contrat permet d’effectuer le changement en question.
La Mairie cherche ainsi à vider le lieu de ses occupant.es, mais ces derniers n’en bougeront pas car ils n’ont pas d’autre alternative que la rue.
En réponse, le DAL 38 et les occupants.es (ont appelé) à un rassemblement devant l’Hôtel de Ville de Grenoble : RDV mercredi 23 décembre à 11h
Communiqué de la Fédération DAL,
Paris, le 24 décembre 2020
Elles et ils ont le tort d’occuper depuis le 12 décembre avec DAL 38 une montée d’escalier de 8 logements du quartier de l’Abbaye qui compte 240 logements HLM vacants et chauffés depuis 4 ans, situés dans le centre de Grenoble, destinés à des promoteurs, des investisseurs, et quelques locataires HLM.
Les occupants et DAL 38 demandent un relogement stable et décent, non pas un hébergement précaire et trop souvent indigne.
La veille de Noël, coup sur coup depuis vendredi 18 décembre, les distributeurs de fluides ont coupé l’énergie, sur ordre de l’OPH de Grenoble, ACTIS, bailleur social dirigé par la municipalité.
Un courrier a été transmis par la fédération DAL à Éric PIOLLE lui demandant de mettre fin à ces actes de représailles indignes et de rétablir les fluides. Sans réponse.
En fait, la Mairie de Grenoble innove dans la brutalité sociale : même le Préfet de police de Paris LALLEMANT n’avait pas coupé les fluides lors de l’occupation en janvier 2020 de l’ancien commissariat central du 2e arrondissement, 18 rue du Croissant. Cette occupation avait été soutenue par le Maire EELV du 2e, Jacques BOUTAULT et avait pris fin en août.
Autre exemple, ni la lyonnaise de banque, ni la mairie de Paris lors de l’occupation du 24 rue de la banque, également proche de la place de la Bourse, n’avaient suspendu les fluides. Cette occupation avait été menée pour des personnes sans logis de DAL, ainsi que de Jeudi noir dont certains occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’appareil EELV.
Les exemples abondent dans de nombreux autres lieux occupés et habités, les fluides ne sont pas coupés afin de laisser aux occupants un minimum de vie décente, de respecter le droit à l’eau et à l’énergie, consacrés dans le droit français et international.
La cité HBM de l’Abbaye, premiers HLM de Grenoble construite dans les années 30, a été vidée de ses locataires depuis 4 ans, avec à la clef une vague promesse de droit au retour. Celle-ci ne sera pas tenue puisque le quartier doit être privatisé pour être gentrifié, voire boboïsé. Le chauffage avait été maintenu pendant quatre ans, jusqu’au 23 décembre … Logement vides chauffés, logements habités gelés ! …
A Grenoble, comme presque partout ailleurs, l’épuration sociale des quartiers populaires justifiée par “la mixité sociale” constitue le coeur des politique locales d’urbanisme.
Nous demandons à Eric PIOLLE, maire de Grenoble, qui a des ambitions nationales et défend des valeurs de gauche de revenir à la raison et de :
– faire rétablir au plus vite l’électricité, l’eau potable et le chauffage urbain pour les nouveaux habitants du quartier de l’Abbaye, en attendant leur relogement stable et décent,
– préserver la vocation sociale de ce quartier historique de logement social en renonçant à ce projet de gentrification, comme à celui de la Villeneuve,
– de prendre des arrêtés de réquisition pour loger décemment les sans toit.
Jésus est né dans un squat, mais au moins il y faisait chaud …