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Google éradique aussi les moustiques
Article mis en ligne le 28 juillet 2017

Une des filiales de Google, Verily, en lien avec MosquitoMate, une entreprise du Kentucky, a lancé le projet DeBug qui vise à disséminer d’importantes quantités de moustiques rendus stériles pour espérer affaiblir la population de moustiques sauvages et ainsi lutter contre des maladies telles que la dengue ou le zika. Le premier lâcher est prévu à Fresno, dans l’état de Californie et concerne 20 millions de mâles stériles.

« Nous essayons d’arrêter les mauvais moustiques en élevant et disséminant de bons moustiques »… Cette phrase, extraite du site Debug [1], a le mérite d’être claire et s’inscrit dans une vision manichéenne du bien et du mal. Debug, c’est un projet d’éradication des moustiques Aedes aegypti conjoint à Verily [2], une filiale de groupe Google et de MosquiMate [3]. Ce projet consiste à disséminer pendant 20 semaines, à raison de un million de moustiques par semaine, des moustiques mâles rendus stériles dans deux zones de 150 hectares du comté de Fresno : Fancher Creek et Harlan Ranch. Ce projet a reçu l’autorisation du ministère étasunien à l’Environnement (EPA) [4], car ces moustiques sont considérés comme des « bio-pesticides ». (...)

Il y a, affirme à Inf’OGM Frédéric Jourdain, chercheur au Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV, Montpellier), une certaine forme de manipulation génétique avec la stratégie Wolbachia qui consiste à introduire une bactérie exogène par des techniques humaines. « Tout dépend de la définition qu’on donne au sigle OGM », souligne-t-il.

Interrogé sur l’efficacité de cette méthode, là aussi, il se montre prudent. Ces techniques ont déjà montré une certaine efficacité sur la réduction des populations de moustiques (en particulier dans des milieux restreints, type insulaire) mais n’ont pour l’heure pas encore pu démontrer une efficacité en terme de réduction de la transmission de virus (dengue, chikungunya, zika). Pour lui, les stratégies les plus efficientes à l’heure actuelle sont celles qui permettent un « remplacement de la population sauvage par une population réfractaire à un virus spécifiquement », comme ce qui se fait actuellement en Australie. Ceci dit, il nous met en garde contre de nombreuses inconnues. Ainsi se demande-t-il si la dissémination d’insectes réfractaires à de tels virus ne favorisera pas le développement d’autres virus. De plus, ces lâchers (dits auto-entretenus) sont, de fait et en théorie, moins contrôlables que les autres. (...)