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Le Monde
Glyphosate : la justice européenne impose la transparence
Article mis en ligne le 15 mars 2019

Les études confidentielles sur la toxicité du glyphosate doivent être rendues publiques. Ce jugement rendu par le tribunal de l’Union européenne (UE) jeudi 7 mars à Luxembourg marque une étape importante dans la transparence européenne.

En annulant une décision de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le tribunal a confirmé que « l’intérêt du public à accéder aux informations » en matière d’environnement était supérieur aux intérêts commerciaux.

A l’origine du jugement : une plainte déposée par des eurodéputés du groupe des Verts en mars 2016. En pleine controverse sur le renouvellement de l’autorisation dans l’UE du célèbre herbicide, ingrédient actif du Roundup, les élus avaient demandé à avoir accès aux études toxicologiques fournies à l’EFSA par Monsanto (racheté par Bayer en juin 2018) et la Glyphosate Task Force, qui regroupe l’ensemble des firmes commercialisant le produit.

Quelques mois auparavant, sur la base de ces études confidentielles, l’EFSA avait estimé que le glyphosate n’était pas cancérigène, tandis que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le classifiait « cancérogène probable » pour l’homme. Contrairement à l’EFSA, le CIRC (agence de l’ONU) s’était, lui, exclusivement appuyé sur des études publiées dans la littérature.

Les parlementaires voulaient donc juger sur pièces. Après des mois de bras de fer juridique, ils n’avaient obtenu qu’un accès partiel aux études. Insuffisant pour permettre une véritable évaluation indépendante. L’EFSA avait justifié son refus en avançant que « la divulgation de ces informations pourrait porter sérieusement atteinte aux intérêts commerciaux et financiers des entreprises ». (...)