
Une marche pour "défendre la démocratie et les institutions" face aux violences : lassés par les "gilets jaunes", des "foulards rouges" lancent un pari inédit dans les rues de Paris dimanche.
"C’est un appel à la majorité silencieuse qui reste terrée chez elle depuis dix semaines", plaide l’initiateur de la "Marche républicaine des libertés", Laurent Soulié.
C’est depuis sa page Facebook "STOP. Maintenant, ça suffit" que cet ingénieur toulousain de 51 ans a lancé mi-décembre l’idée de cette marche, "comme une bouteille à la mer", quand il a compris que "le mouvement n’allait pas s’apaiser".
Il a ensuite été rejoint par le collectif des "foulards rouges", né fin novembre pour protester contre les blocages, à condition que le défilé ne soit pas une manifestation de soutien au président Macron mais, plus largement, à la République.
"La colère a été entendue, les revendications étaient légitimes mais nous dénonçons la forme, les violences systématiques, la haine contre les élus, les journalistes. Aujourd’hui, on n’est plus dans une contestation sociale", a déclaré Laurent Soulié, initiateur de la marche, lors d’un point presse.
– L’inconnue de la participation -
Nombre des "foulards rouges" interrogés par l’AFP avant la manifestation disent avoir partagé certaines revendications des "gilets jaunes", mais rejeter la violence "contre les institutions". (...)
Le nombre de participants est l’une des grandes inconnues avant le départ du cortège, qui doit s’élancer vers 14h place de la Nation et rallier la place de la Bastille.
Samedi en fin de journée, quelque 9.900 personnes déclaraient en ligne vouloir participer à l’événement, et 27.000 se disaient "intéressées". (...)
Si Laurent Soulié est un sympathisant assumé de La République en marche (LREM), le parti présidentiel et la majorité se tiennent à l’écart de cette initiative (...)
Du côté des "foulards rouges", on s’efforce de dissocier le souci de libérer la parole de ceux qui ne se sentent pas "gilets jaunes", et un quelconque soutien au chef de l’Etat. Les députés LREM qui ont prévu de participer à la marche le feront à titre individuel (...)
plusieurs "foulards rouges" ont fait état de "menaces" sur les réseaux sociaux, où un appel à une contre-manifestation a été lancé.