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l’Express
Gilets jaunes, acte 53 : la police sous le feu de critiques après les violences à Paris
Article mis en ligne le 18 novembre 2019

Entre le choix de la place d’Italie et la manière de gérer les manifestants, plusieurs voix s’élèvent contre la gestion policière de l’acte 53 des gilets jaunes.

Des pavés lancés sur le centre commercial de la place. Du matériel de chantier incendié. Un monument en mémoire du maréchal Juin dégradé. Une pluie de tirs de gaz lacrymogènes et de jets de canons à eau. La place d’Italie à Paris ressemblait à un champ de bataille samedi pour le premier anniversaire des gilets jaunes. Une grosse partie des manifestants comptait se rassembler sur cette place du 13e arrondissement de la capitale pour un départ de cortège à 14 heures vers la gare du Nord. (...)

Mais avant midi, des violences ont commencé à éclater entre certains participants au rassemblement et les forces de l’ordre poussant le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a annoncé l’annulation de la manifestation vers 14 heures, alors que certains gilets jaunes étaient en train de rejoindre la place enfumée. À 20 heures, la préfecture annonce 147 interpellations, puis 173 le lendemain, juste pour Paris. (...)

Ce dimanche matin Jérôme Coumet, le maire (divers gauche) du XIIIe arrondissement, exprime son incompréhension d’avoir autorisé le départ de la manifestation place d’Italie sur Franceinfo. Il affirme avoir prévenu la préfecture de police de la situation sur la place et notamment des travaux en cours.

"Ce n’était pas forcément la meilleure idée. Je ne suis pas dans un esprit de polémique, mais j’avais signalé à la préfecture de police que la place d’Italie accueillait trois chantiers très importants, donc très difficile à sécuriser même si nous avons fait tout ce que nous pouvions. Donc, ce n’était pas forcément le meilleur lieu. Qui dit chantier, dit possibilité de trouver des outils, des projectiles, et de les détourner de leur fonction", explique-t-il. (...)

l’adjoint à la mairie de Paris Ian Brossat s’est lui aussi questionné sur ce choix de lieu de rendez-vous.

"Je ne comprends pas que la préfecture de police ait fait le choix malgré tout de faire partir la manifestation de la place d’Italie. Préfecture d’ailleurs qui a commencé à autoriser la manifestation et a fini par l’interdire en cours de journée, alors que la manifestation avait démarré", ajoute-t-il.
Un "guet-apens" de la police ?

D’autres voix s’élèvent aussi contre la gestion de la situation sur place, notamment parmi les manifestants. Ainsi, toujours sur BFMTV, Olivier Besancenot dénonce un "guet-apens" de la préfecture de police. Selon lui, de simples manifestants venus pour défiler et non casser ont été empêchés de quitter la place, contrairement à l’appel lancé par le préfet de police de Paris.

"On a été immédiatement nassés, c’est-à-dire dans l’impossibilité de sortir par aucune des ruelles, aucune des avenues. On était bloqué pendant plus de deux heures, avec une majorité des manifestants qui étaient là et qui ne souhaitaient qu’une seule chose, c’est sortir, d’ailleurs c’était notre slogan", accuse le porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Pourtant, Didier Lallement avait appelé les manifestants "de bonne foi" à sortir de la place et annonce que tous ceux qui restent seront interpellés malgré la légalité de la manifestation.

Une historienne manifestante raconte une histoire similaire sur Twitter. Selon elle, malgré ses différentes tentatives, elle n’a pas pu quitter le rassemblement violent et a dû se réfugier dans une boulangerie pendant deux heures en attendant que la situation s’éclaircisse. (...)

Contactée par L’Express, la préfecture de police de Paris n’a pas souhaité s’exprimer davantage pour le moment.