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Défenseur des Droits
GRANDE VIGILANCE DU DÉFENSEUR DES DROITS SUR UN POSSIBLE DÉMANTÈLEMENT DES CAMPEMENTS DE MIGRANTS
Article mis en ligne le 24 mai 2018

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, missionnait le 12 avril dernier, ses équipes sur le campement de la Villette à Paris et le 22 mai à Grande-Synthe pour prendre la mesure des conditions de vie des exilés actuellement contraints d’y vivre. Il dressait dans ce cadre plusieurs constats alarmants.

Le Défenseur des droits n’a de cesse de dénoncer les conditions de vie des exilés dans les campements dont le Conseil d’Etat a pu, en juillet 2017 s’agissant de Calais, estimer qu’elles étaient constitutives de traitements inhumains ou dégradants.

Toutefois, le démantèlement de campements dans lesquels les exilés se sont réinstallés, parfois à plus de 30 reprises, ne doit intervenir que si des solutions pérennes et respectueuses des droits fondamentaux des migrants ont été mises en œuvre.

A cet égard des obligations incombent aux pouvoirs publics, qui découlent de prescriptions européennes et internationales et ont été rappelées dans la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements. Elles s’appliquent aux exilés dont la plupart sont en demande de protection internationale et qui se heurtent à la saturation des dispositifs de premier accueil.

Par conséquent, ayant pris connaissance de l’annonce d’évacuations imminentes de campements faite ce jour par le ministre de l’Intérieur, le Défenseur des droits rappelle que :

 Conformément au droit à la protection du domicile et du droit à ne pas être privé d’abri, l’évacuation des campements ne saurait être mise à exécution avant que les pouvoirs publics aient recherché de véritables solutions alternatives d’hébergement. Il rappelle à ce titre le caractère inconditionnel de l’accueil des personnes en situation de détresse ;

 Aucune évacuation ne doit être réalisée sans que la continuité à l’accès aux soins ne soit garantie.

Le Défenseur des droits demande que les opérations de démantèlement permettent l’organisation d’un accueil durable et digne et que l’objectif d’efficacité à court terme ne prime pas sur le respect des droits fondamentaux des exilés, en particulier des plus vulnérables, notamment des nombreux mineurs non accompagnés.