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Frontière Grèce-Turquie : plus de 300 migrants bloqués sur un îlot du fleuve Evros
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Article mis en ligne le 8 juin 2023

La plateforme Alarm phone alerte depuis quelques jours sur la situation de plusieurs groupes d’exilés bloqués sur un îlot du fleuve Evros, entre la Grèce et la Turquie. Les autorités turques ont mené mercredi matin une opération de secours mais seules 17 personnes ont accepté de quitter les lieux. Plus de 300 migrants, dont des enfants, se trouvent toujours bloqués et souhaitent entrer en Grèce pour y demander l’asile.

(...) Ils sont encore plus de 300. Trois groupes de migrants sont bloqués sur un îlot du fleuve Evros, entre la Turquie et la Grèce, depuis plusieurs jours. Mercredi 7 juin, les autorités turques ont mené une mission pour les récupérer mais seules 17 personnes ont accepté de quitter les lieux, selon la plateforme Alarm phone qui entretient des contacts téléphoniques réguliers avec les exilés.

"L’îlot est turc mais les personnes bloquées estiment que la Turquie n’est pas un pays sûr pour elles et veulent demander l’asile en Grèce", indique à InfoMigrants Maro Lazarou, bénévole pour Alarm phone. (...)

Les nationalités de ces personnes sont inconnues. (...)

Plus d’eau, ni de nourriture

La situation sanitaire sur place est inquiétante. "Depuis plusieurs jours, ils survivent en buvant l’eau de la rivière", souligne Maro Lazarou. Or, au moins une femme enceinte se trouve dans le groupe, ainsi que cinq enfants, dont l’un est malade.

La bénévole, qui parle régulièrement aux exilés par téléphone, décrit une "situation chaotique" dans laquelle les personnes donnent parfois des informations différentes. "Mais, ce qu’ils répètent tous sans cesse, c’est qu’ils n’ont plus d’eau, ni de nourriture".

Il est assez rare qu’un nombre aussi important de migrants se retrouvent coincés sur l’Evros. Selon Maro Lazarou, la semaine dernière, un premier groupe d’une centaine d’exilés est entré en Grèce après être passé par un de ces îlots. (...)

Une zone extrêmement dangereuse (...)

La zone est sauvage et inhabitée. En hiver, elle est complètement hostile. "L’eau monte, les courants sont forts, il y a énormément de branchages. Ils se noient", avait déclaré à InfoMigrants Pavlos Pavlidis, médecin légiste grec qui exerce à Alexandropoulis, le chef lieu de la région, depuis les années 2000. D’autres meurent d’hypothermie : "Ceux qui arrivent à faire la traversée de l’Evros en ressortent trempés. Ils se perdent ensuite dans les montagnes alentours. Ils se cachent des forces de l’ordre. Ils meurent de froid".

Une frontière militarisée (...)