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Questions de classes
Froid et conditions réelles d’existence
#inegalités #educationnationale
Article mis en ligne le 17 décembre 2022

Hier, la météo lançait un message d’alerte Vague de froid. Le lendemain, c’est la neige qui s’invite…

Nous avons ressorti les bonnets, écharpes et gants depuis quelques jours déjà et le froid est saisissant, assurément. En salle des personnels, ça donne lieu à quelques plaintes, quelques blagues, mais heureusement, on est bien chauffé !

Quoique…

Deux polémiques occupent en effet le monde de l’éduc en ce mois de décembre.

La première concerne les coupures de chauffage ponctuelles annoncées(1) par un ministre toujours prompt à lancer quelques phrases irréfléchies qui illustrent son asservissement à la politique macroniste, à chaque fois préjudiciable aux plus pauvres.

Çà et là, on dénonce, à raison, les inégalités entre les quartiers, l’argent offert aux entreprises les plus riches par la politique gouvernementale, quand celle-ci rogne en même temps sur le budget de l’éducation, et maintenant sur le chauffage des établissements scolaires. (...)

L’autre polémique concerne le lycée Voillaume de Seine-Saint-Denis (2), mis en avant dans un reportage de RMCInfo montrant des élèves devant étudier alors qu’il fait 14 degrés dans des locaux délabrés. Les réseaux sociaux s’alarment, les médias mainstream multiplient les réactions et rapidement, le ministre annonce une visite tandis que la présidente de la région promet des travaux immédiats.

Une victoire ? Attendons, d’abord, l’effectivité des travaux. Ensuite, pensons à tous les établissements laissés à l’abandon, dans lesquels élèves et personnels travaillent tant bien que mal.

Pensons à tous les foyers qui manquent de chauffage, qui manquent de tout.
Que fait l’école des enfants pauvres ?

En effet, nombre de familles n’ont pas attendu les coupures d’électricité imposées par le gouvernement pour souffrir du froid de l’hiver.

1 jeune sur 5 vit dans une famille connaissant la pauvreté.

1 jeune sur 10 évolue dans une famille qui vit en grande pauvreté (3).

Le froid, l’impossibilité de se nourrir correctement, la promiscuité, le manque de vêtements, la difficulté à acheter les fournitures scolaires, à se laver régulièrement ou à être correctement soigné·e : la grande précarité empêche les jeunes d’être disponibles pour leurs apprentissages, d’acquérir les codes et les repères sociaux nécessaires à la réussite scolaire, et ceci tout au long de l’année. Ce que dénoncent et combattent plusieurs organisations syndicales et associations.

Il y a aussi ces constats tout aussi problématiques concernant l’orientation des jeunes : 84 % des élèves de SEGPA, par exemple, sont issu·es de familles défavorisées et c’est vers le bac professionnel que l’on oriente en majorité les enfants d’ouvrier·es (3).

Mais quand parlons-nous de ces réalités quotidiennes pour les familles et les personnels ?

Et dans les établissements, comment travailler en tenant compte de ces conditions réelles d’existence ? (...)