Sur le plateau de Jean-Pierre Elkabbach dimanche 14 février, la ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a fustigé, dans un flou le plus total et pendant 4 minutes 30 secondes, des chercheurs et chercheuses soupçonné·e·s d’islamogauchisme et a annoncé la commande au CNRS d’une enquête « sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université de manière à ce qu’on puisse distinguer de ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève justement du militantisme et de l’opinion. »
L’entame du sujet annonçait déjà la couleur : « Moi, je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et que l’université n’est pas imperméable et fait partie de la société » affirme Frédérique Vidal.
Puis la ministre de la recherche continue tout de go, sans s’appuyer sur aucune étude scientifique ni même quoi que ce soit qui pourrait prouver ce qu’elle dit :
« Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamogauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc… »
Mélange entre biologie et sociologie
Pour se prévaloir implicitement de son titre d’enseignante-chercheuse, la ministre effectue un mélange erroné entre biologie et sociologie en affirmant :
« En biologie, on sait depuis bien longtemps qu’il n’y a qu’une espèce humaine et qu’il n’y a pas de race et vous voyez à quel point je suis tranquille sur ce sujet là. »
Cette phrase est censée répondre à des chercheur·euse·s en SHS qui ont fait le constat, non de l’existence de races humaines biologiques, mais de l’existence de discriminations liées à des races perçues par la société.
Confusionnisme sur les libertés académiques
La ministre continue ensuite un discours confusionniste en faisant croire que les chercheur·euse·s revendiquent le droit de chercher contre leurs collègues (...)
L’entame du sujet annonçait déjà la couleur : « Moi, je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et que l’université n’est pas imperméable et fait partie de la société » affirme Frédérique Vidal.
Puis la ministre de la recherche continue tout de go, sans s’appuyer sur aucune étude scientifique ni même quoi que ce soit qui pourrait prouver ce qu’elle dit :
« Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamogauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc… »
Mélange entre biologie et sociologie
Pour se prévaloir implicitement de son titre d’enseignante-chercheuse, la ministre effectue un mélange erroné entre biologie et sociologie en affirmant :
« En biologie, on sait depuis bien longtemps qu’il n’y a qu’une espèce humaine et qu’il n’y a pas de race et vous voyez à quel point je suis tranquille sur ce sujet là. »
Cette phrase est censée répondre à des chercheur·euse·s en SHS qui ont fait le constat, non de l’existence de races humaines biologiques, mais de l’existence de discriminations liées à des races perçues par la société.
Confusionnisme sur les libertés académiques
La ministre continue ensuite un discours confusionniste en faisant croire que les chercheur·euse·s revendiquent le droit de chercher contre leurs collègues (...)
La plupart des chercheur·euse·s qui revendiquent ce droit, le font surtout en s’opposant à la droite sénatoriale qui voulait profiter de la Loi Recherche pour restreindre les libertés académiques et à l’alliance LR/LREM lors de la commission paritaire de cette même loi qui a voulu pénaliser les mouvements étudiants, empêchée, au dernier moment, par le Conseil constitutionnel.
La ministre Frédérique Vidal semble faire un virage à 180° par rapport à sa position définie dans sa tribune publiée en octobre dernier par l’Opinion et titrée « L’université n’est pas un lieu d’encouragement ou d’expression du fanatisme ». Cette contradiction entre deux positions de la ministre à trois mois et demi d’intervalle explique peut-être le confusionnisme qu’elle instaure dans son discours.
Alliance entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini
Mais ce n’est pas fini. Jean-Pierre Elkabbach, avec l’aplomb que chacun lui connaît depuis des décennies, affirme tranquillement, toujours sans aucune démarche scientifique :
« Il y a une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini »
Loin d’être choquée par une telle comparaison, Frédérique Vidal acquiesce avec un sourire (...)
La ministre finit sa diatribe en appelant à défendre un « principe de la République » jamais clairement défini et proclame un curieux triptyque « Danger, vigilance et action » qui ne ressemble pas vraiment au Républicain « Liberté, égalité, fraternité ».
Les étudiant-e-s crèvent de faim, certains se suicident, des centaines abandonnent les études, des milliers ne peuvent plus payer leur loyer mais la priorité pour @VidalFrederique c’est de mobiliser le CNRS pour une enquête sur « l’islamogauchisme ». Pathétique et inquiétant.
— Thomas Portes ✊ (@Portes_Thomas) February 15, 2021
Parce que le ministère n'a pas anticipé la crise par des recrutements, parce que les recrutements sont insuffisants depuis des années, mon travail principal aujourd'hui consiste essentiellement à faire le clown pour que mes étudiants apprennent des choses sans sombrer.
— Catherine Rideau-Kikuchi (@CathKikuchi) February 15, 2021
Alors pardon mais aujourd'hui, pour les personnels de l'université, la priorité, c'est survivre, avec nos étudiants. C'est essayer de les tenir, de les faire avancer malgré tout, de les soutenir parce que personne d'autres ne semble s'y intéresser parmi nos décideurs.
— Catherine Rideau-Kikuchi (@CathKikuchi) February 15, 2021
Après l’intronisation idéologique de Marine Le Pen par le ministre de l’intérieur, passage aux travaux pratiques avec cette chasse aux professeurs « islamogauchistes » officialisée par la ministre des universités. La République des égarés.https://t.co/EGlY7GTpTR via @SoundofScFr
— Edwy Plenel (@edwyplenel) February 15, 2021