Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
RFI
France : des associations alertent l’État sur des lits vacants dans un centre d’accueil de migrants
#hebergement #115
Article mis en ligne le 19 décembre 2022

Alors que des personnes en situation de grande précarité dorment dans les rues, des dizaines de lits restent vides dans un centre d’hébergement d’urgence parisien destiné à l’accueil de réfugiés ukrainiens. Pour pouvoir y loger des sans-abri, peu importe leur nationalité, les associations Médecins du monde et Utopia 56 ont donc saisi la justice afin qu’elle ordonne à l’État d’ouvrir ces lits vacants à des personnes et des familles sans solution de logement.

Le jugement en appel a eu lieu ce vendredi devant le Conseil d’État. Paul Alauzy, chargé de projet à Médecins du monde, explique la démarche des deux associations requérantes : « Nous avons saisi le juge des référés en disant : ‘“Il y a urgence”. Nous, on rencontre avec l’association Utopia 56 tous les soirs des personnes à la rue, et notamment des familles, des bébés, parfois des enfants de deux jours, deux semaines, trois semaines, et on a appris qu’il y avait un centre d’accueil des Ukrainiens dans lequel il y avait des lits qui sont vides. Dans ce centre, nous on sait, de la part des personnes qui y travaillent, qu’il y a une capacité de 250 lits et que sur ces 250 lits il y en a en moyenne 120 qui sont occupés par soir, donc il y a en moyenne 130 lits qui sont vides tous les soirs dans ce centre. »

Les deux associations ont donc demandé à la justice à ce que ces lits qui sont vides tous les soirs soient mis à la disposition des plus vulnérables. (...)

Pour ces deux associations, il y a urgence à ouvrir les lits vacants dans le centre d’accueil des Ukrainiens, particulièrement en cette période de grand froid.

« Aujourd’hui, il fait -3, -4 degrés, les personnes qu’on rencontre, elles sont dans une détresse physique et psychique terrible, explique Chrystel Chatoux, co-présidente d’Utopia 56. Et ce sont des personnes qui, faute aujourd’hui de place en appelant le 115, qui est le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abris, vont passer la nuit avec une simple couverture sur les épaules, alors qu’il y a des places libres au centre d’accueil des Ukrainiens. »

Une mère isolée de 27 ans vit à la rue avec sa fille de 4 ans, elle espère que la décision du Conseil d’État permettra de débloquer des places : « On espère vraiment parce qu’on ne comprend pas comment on peut garder des places pour des personnes qui ne sont même pas encore arrivées, alors qu’il y a des enfants dehors, dans le froid, ce n’est pas normal. »

Très attendue par les associations et les sans-abris, la décision du Conseil d’État sera connue en début de semaine prochaine.