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Flic ? Le français, langue d’une intégration contrôlée
Article mis en ligne le 11 novembre 2011

Plus de 70 universitaires, issus d’établissements d’enseignement supérieur de toute la France, contestent la volonté du ministère de l’intérieur de contrôler les formations de français destinées aux adultes migrants.

Une grande première. Le ministère de l’intérieur, via la Direction de l’accueil, de l’intégration et de la citoyenneté (1), chargée de l’élaboration d’un référentiel destiné à labelliser les organismes du secteur de la formation linguistique des adultes migrants, propose, dans la foulée, la création de maquettes de masters « Français Langue d’Intégration » (Master F.L.I).

Universitaires intervenant et/ou dirigeant des masters de Didactique des langues (particulièrement dans le domaine du Français Langue Etrangère/Français Langue Seconde), nous ne pouvons que nous étonner de cette confusion des genres. Pas plus que nous ne souhaitons faire le travail du ministère de l’Intérieur, nous ne souhaitons voir le ministère de l’intérieur se charger du nôtre. (...)

L’appellation « Français Langue d’Intégration » mériterait un haussement d’épaule si elle n’annonçait crûment la couleur d’arrière‐pensées politiques lourdes de conséquences, notamment du point de vue des parcours d’intégration des migrants et de la viabilité du secteur de la formation.
(...)

Les pouvoirs publics (entendons le ministère de l’intérieur) signifient, de fait, le contrôle accru qu’ils comptent exercer sur les organismes et les associations du secteur de la formation et, par dérivation, sur les programmes universitaires de formation initiale. Nombre d’organismes de formation et d’associations d’un secteur déjà rudement touché ces dernières années, qui ne satisferont pas aux critères définis pour obtenir la labellisation, risquent de devoir faire face à des difficultés grandement accrues en termes de viabilité.

Il serait indigne que les universités, en cautionnant un master « FLI » trop spécialisé et fruit d’une ingérence inadmissible dans l’élaboration des cursus de formation, contribuent à la précarisation de la formation des migrants d’une part, à celle des futurs formateurs, ainsi qu’à celle des formateurs déjà recrutés, mis dans l’obligation de passer un master « FLI » pour pouvoir être maintenus à leur poste, d’autre part.

En refusant d’être instrumentalisées, les universités jouent leur rôle de garantes de la qualité des formations qu’elles délivrent aux étudiants désireux de se construire des parcours professionnels variés dans le monde de la formation.
(...)

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