
Partout fleurit le mouvement Nous voulons des coquelicots. Ses membres manifesteront chaque mois dans de nombreuses villes de France, notamment exigeant l’interdiction totale des pesticides. Rencontre avec deux militants de Quimper (Finistère)
Un coquelicot accroché sur la veste sur lequel est inscrit « Stop pesticides » . Alain Uguen et Philippe Brulé, deux hommes engagés de longue date pour l’écologie à Quimper (Finistère), arborent tous deux l’emblème de ceux qui ont répondu à l’appel des coquelicots. Un texte signé nationalement par des centaines de personnes autour du journaliste Fabrice Nicolino. « Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant, dit l’appel. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles […] Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. » (...)
« Depuis soixante ans, on sait qu’on s’empoisonne, déclare Philippe Brulé. L’actualité nous donne chaque jour raison : regardez les salariés agricoles empoisonnés au métam-sodium à Cléder ou le WWF qui pointe clairement la responsabilité des pesticides dans la disparition des espèces sauvages… »
Alors, les deux hommes ont décidé de mobiliser leurs réseaux pour organiser, chaque mois, un rassemblement devant la mairie de Quimper afin de demander l’interdiction des pesticides. « Assez de discours, des actes », demandent les signataires de l’appel. (...)
Le combat le plus symbolique
Pourquoi cibler cette action sur les pesticides ? « C’est le fil sur lequel nous avons décidé de tirer parce que c’est le plus symbolique : derrière les pesticides, il y a des questions de consommation, de santé, d’agriculture ou encore de réchauffement climatique avec le bilan carbone désastreux pour leur production. »
À partir de ces manifestations mensuelles, les porteurs de coquelicots sont invités à s’emparer du thème pour organiser toutes sortes d’événements visant à sensibiliser la société. (...)
Nous voulons mettre la transition au cœur du débat, déclare Alain Uguen, lui-même conseiller municipal durant dix-huit ans. Nous proposons que soit incluse dans le budget des collectivités la certification en bio des agriculteurs. Aujourd’hui, c’est absurde : ce sont eux qui doivent payer pour prouver qu’ils ne sont pas pollueurs ! » (...)