
Oser présenter cette réforme comme plus juste pour les femmes comme l’a fait le gouvernement relève d’une instrumentalisation des droits des femmes et d’une grave malhonnêteté.
Inutile, inégalitaire, injuste et brutal, le projet de contre-réforme des retraites tend à aggraver la situation déjà très inégalitaire dont les femmes font aujourd’hui les frais
Nous nous opposons au report de l’âge légal à 64 ans et l’augmentation plus rapide que prévu de la durée de cotisation à 43 ans.
Les femmes subiront bien plus que les hommes les conséquences de ces deux modifications, ce que finalement des membres du gouvernement reconnaissent et assument ! La majorité d’entre elles devront, encore plus qu’aujourd’hui, travailler tard pour des pensions d’un niveau faible.
Les discriminations sexistes au travail, l’inégalité du partage des tâches domestiques et d’éducation des enfants liée à une société encore patriarcale, ont comme conséquence des temps partiels contraints, des carrières hachées, des retraites amputées, les femmes subissant aussi la décote mise en place en 2003. Le gouvernement assène contre-vérités sur contre-vérités sur la situation des femmes. Les chiffres sont là !
Elles ont un salaire inférieur en moyenne de 22% à celui des hommes.
Elles sont majoritaires dans les emplois socialement utiles (assistance à la personne, soins, santé, ménage, caissières, éducation.…) mais dévalorisés et mal rémunérés.
(...)
La situation des travailleuses sans papiers est encore plus grave. Elles travaillent pendant des nombreuses années sans être déclarées. Après l’obtention de leur titre de séjour, leurs heures non déclarées ne sont pas prises en compte. Elle arrivent ainsi à l’âge de la retraite avec une pension dérisoire.
Travailler jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite à taux plein, c’est impossible pour bon nombre de femmes qui ont des conditions de travail telles qu’elles sont cassées bien avant même 60 ans, contraintes de s’arrêter, souvent licenciées.
La pénibilité des métiers exercées par les femmes n’est pas reconnue. (...)
Nous ne voulons pas d’une baisse du temps de vie passé à la retraite et nous revendiquons :
- L’égalité des salaires et celle des taux d’activité, ce qui alimenterait les caisses de retraite
- La suppression de la décote qui est une double pénalisation des carrières incomplètes
- L’instauration d’une sur-cotisation vieillesse sur la base d’un temps plein pour les employeurs qui imposent le temps partiel
- La revalorisation des métiers à dominante féminine
- Une RTT pour toutes et tous afin de permettre le partage du travail et le partage des tâches domestiques et parentales
- Une politique ambitieuse pour mettre en œuvre la mixité des métiers
- Un service public de la petite enfance et un service public du grand âge
Nous, militantes d’associations et de collectifs féministes, continuerons à nous mobiliser avec les organisations syndicales, les partis, les associations qui défendent les droits des femmes, en participant à toutes les initiatives, grèves et manifestations pour exiger le retrait de cette contre-réforme et défendre les droits des femmes. (...)