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Mediapart
Faut-il arrêter la recherche ?
#chercheurs #recherche
Article mis en ligne le 5 février 2023

La question au cœur de cette émission déconcerte, tant on est habitué à mettre en avant les indéniables améliorations de la vie humaine qu’ont permises les recherches scientifiques. Pourtant, de plus en plus de chercheurs et de chercheuses se la posent, dans la mesure où leur activité collective est devenue indissociable d’une croissance économique qu’ils rejettent.

En somme, les bienfaits de la recherche ne vont plus de soi. Certains de ses méfaits sont en outre manifestes. Dès lors, la question de son arrêt progressif devient légitime. (...)

François Graner dialogue ici avec la philosophe des sciences Isabelle Stengers, que Mediapart avait reçue quelques jours avant le premier confinement.

Lire aussi :

 (Pièces et Main d’oeuvre)

Devons-nous arrêter la recherche ?
jeudi 30 septembre 2021 par François Graner

François Graner, chercheur et biophysicien, fait partie de ces scientifiques et universitaires avec qui nous avons des échanges amicaux, quoique sporadiques, depuis de nombreuses années, et tout d’abord sur la critique de la science. C’est ainsi qu’en 2011, co-lauréat d’un prix Art & Science organisé par Minatec et le CEA de Grenoble, il avait généreusement distrait 2000 € de sa récompense, afin de financer Pièces et main d’œuvre, poussant la conscience jusqu’à s’en expliquer sur notre site (ici et là).

« Le problème, disions-nous alors, c’est que François Graner souffre de « dissonance cognitive ». C’est l’expression scientifique et contemporaine de ce qu’on nommait jadis « troubles de conscience » et encore avant « états d’âme ». » L’âme et la conscience ayant disparu avec la religion et la politique, reste la science - qui est « neutre », comme le savent tous les imbéciles - et donc, « tout dépend de l’usage qu’on en fait ».
La plupart des scientifiques, bien sûr, ont une conscience « sociale » ou « citoyenne », et nombre d’entre eux sont prêts à s’engager pour le bien et contre le mal, pourvu que cela ne nuise pas à leur activité professionnelle, en particulier à leur discipline, ni au bien-fondé de l’institution scientifique, de sa domination sociale, de leur domination sociale.
Certains iront jusqu’à blâmer certaines applications militaires ou marchandes de leurs recherches, des dévoiements, des « dysfonctionnements », à condition que leur position au sein de leur corporation, de leur corporation au sein de la classe technocratique, et de la classe technocratique au sommet de la société, ne soit pas sapée. Bonne conscience, fausse conscience. (...)