
La mobilisation de l’école Léo-Rousson à Nîmes (Gard) permet à trois familles déboutées du droit d’asile d’être hébergées jusqu’à jeudi.
Trois nuitées. Au compte-gouttes la préfecture a accordé aux familles étrangères des enfants scolarisés à l’école Léo-Rousson le droit de dormir dignement. Des familles originaires de Tchétchénie ou d’Arménie, certes déboutés du droit d’asile, mais toujours en attente de recours judiciaire.
L’occupation de l’école
Lundi, la mobilisation en musique à l’école Léo-Rousson a permis de renforcer les liens entre enseignants et parents d’élèves touchés par l’extrême précarité de ces enfants. "C’est à la fin de la trêve hivernale que l’on a vu arriver Édouard, les lèvres bleuies par le froid, que l’on a pris conscience de la situation d’urgence", se souvient l’enseignant Ivan Carcenac.
S’ensuit une mobilisation citoyenne avec en point d’orgue, Lundi, l’occupation de l’école, rassemblant également des familles des écoles Marguerite-Long et La Placette. (...)
"On gère des situations pour des familles qui sont ici depuis trois ou quatre ans, rappelle Luc Verschueren, membre de RESF. Mais une demande d’asile est un dossier très difficile. Il leur faut du temps pour rassembler les pièces. Dans certains cas, l’administration se prononce pour l’expulsion avant que la décision de justice n’arrive. On ne part pas d’un pays avec un dossier tout prêt !" Sans compter l’injustice qui vient fragiliser ce désir d’intégration dont témoigne cette mère de famille originaire de Mostaganem : "On a refusé de scolariser mon fils à Arpaillargues. On voulait juste travailler mieux et vivre en paix. L’avenir, on ne sait même plus ce que c’est"