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Observatoire des Inégalités
"Faire payer les riches" : un consensus démagogique
Article mis en ligne le 22 août 2011
dernière modification le 19 août 2011

Ce n’est plus un secret pour personne. La France, comme la plupart des pays riches, va devoir augmenter les impôts. La dette publique représente 1 500 milliards d’euros, l’équivalent des deux tiers de la richesse produite chaque année. Le budget de l’Etat est en déficit de 150 milliards, presque la moitié de ses recettes annuelles. Ceci sans compter les déficits des différents secteurs de la protection sociale (assurance maladie, chômage, etc.). La crise financière est généralisée, et même les plus aisés se déclarent désormais favorables à payer plus : ils savent que s’ils ne mettent pas la main à la poche rapidement, ils risquent encore plus gros demain. Hormis le président de la République, un consensus politique s’est formé.

Le retour à l’équilibre par le biais de la croissance est une vue de l’esprit : les Trente Glorieuses ne reviendront pas demain matin. On peut limiter les dépenses inutiles, mais l’économie possible est sans rapport avec l’ampleur de l’effort demandé, à moins de toucher au cœur des missions de l’Etat. Politiquement, il serait suicidaire d’enchaîner une séquence de forte réduction des dépenses après plus d’une décennie de baisses d’impôts réalisées autant par la droite que par la gauche. Comment expliquer que les cadeaux aux riches effectués hier soient ensuite payés par les couches populaires et moyennes à travers la diminution des dépenses ? (...)

La hausse des impôts doit être conséquente

Reste à mesurer l’ampleur de la hausse et à déterminer qui doit payer.

L’augmentation devra être conséquente. Les recettes de poche, comme le toilettage des niches fiscales, seront utiles : de la baisse de la TVA dans la restauration aux subventions aux cours de soutien scolaire privés, des milliards d’euros partent en fumée chaque année. Mais comme le reconnaît le gouvernement, avec une dizaine de milliards en 2011, on demeure hors de portée des moyens nécessaires à assainir les finances publiques.

L’argument selon lequel les hausses d’impôts viendraient briser la croissance est fallacieux. L’activité n’a jamais été aussi faible que depuis que l’on réduit les impôts : on n’a fait qu’alimenter l’épargne. C’est cette épargne qui doit aujourd’hui contribuer à l’effort national. Le discours selon lequel le niveau des prélèvements obligatoires serait plus élevé en France qu’ailleurs est un non-sens : les services rendus (école, santé, logement, etc.) ne sont pas identiques, les données sont incomparables. Seule la démagogie peut encore défendre des baisses d’impôts à la fois injustes sur le plan des valeurs et économiquement inefficaces. (...)

La hausse des impôts doit être conséquente

Reste à mesurer l’ampleur de la hausse et à déterminer qui doit payer.

L’augmentation devra être conséquente. Les recettes de poche, comme le toilettage des niches fiscales, seront utiles : de la baisse de la TVA dans la restauration aux subventions aux cours de soutien scolaire privés, des milliards d’euros partent en fumée chaque année. Mais comme le reconnaît le gouvernement, avec une dizaine de milliards en 2011, on demeure hors de portée des moyens nécessaires à assainir les finances publiques.

L’argument selon lequel les hausses d’impôts viendraient briser la croissance est fallacieux. L’activité n’a jamais été aussi faible que depuis que l’on réduit les impôts : on n’a fait qu’alimenter l’épargne. C’est cette épargne qui doit aujourd’hui contribuer à l’effort national. Le discours selon lequel le niveau des prélèvements obligatoires serait plus élevé en France qu’ailleurs est un non-sens : les services rendus (école, santé, logement, etc.) ne sont pas identiques, les données sont incomparables. Seule la démagogie peut encore défendre des baisses d’impôts à la fois injustes sur le plan des valeurs et économiquement inefficaces. (...)

La question de fond n’est pas celle de la richesse mais celle des moyens : il faut faire payer tous ceux qui le peuvent. C’est, simplement, appliquer la déclaration des droits de l’Homme : chacun doit payer en fonction de ses "capacités contributives" (article 13).
(...)

Pour déterminer le type de prélèvement, il faut comprendre un mécanisme simple. Une même somme ne constitue pas le même effort pour des contribuables selon leur niveau de vie.
(...) Wikio