
Déplacer l’école dans les parcs et jardins, dans les sentiers de campagne, dans les rues de la ville : peu coûteuses, ces méthodes pédagogiques permettent aux enfants de partir à la découverte de leurs mondes, tout en continuant d’apprendre sans devoir se confiner devant un écran.
« Et si nous faisions la classe dehors ? » Cette suggestion a été avancée fin avril par plusieurs dizaines de chercheurs, enseignants et acteurs associatifs, un peu avant que la France sorte d’un confinement de huit semaines. Éviter la promiscuité, permettre aux enfants longtemps enfermés de libérer leur énergie, renforcer leur systèmes immunitaires : investir les parcs et jardins, sentiers de campagne et bords de mer semble plus sage que s’enfermer dans des espaces clos, propices à la circulation du virus.
« La démarche ne serait pas seulement sanitaire », appuyaient les signataires de cette tribune. Le contact avec la nature « favorise le développement cognitif, émotionnel et moteur des enfants » [1]. Il y a longtemps, déjà, que l’on sait tout cela. Cela fait près de 40 ans que l’éducation à l’environnement a fait son apparition en France. Mais la pratique de l’école « au-dehors » y reste balbutiante, réservée à une poignée d’écoles. En cause : le manque de formation des enseignants, et la forte hiérarchisation de l’Éducation nationale, qui rend toute sortie compliquée.
(...) Au départ interdites, les sorties ont finalement pu reprendre peu à peu, grâce à l’insistance des enseignants, et au soutien de certains conseillers pédagogiques. « Pour nous c’était vraiment important, reprend Frédérique Aïdid. Après avoir passé deux mois enfermés, les enfants avaient vraiment besoin de sortir. Dans le quartier où je travaille, ils ont eu des conditions de confinement difficiles, avec des logements très petits. Ils ont manqué d’exercice. Beaucoup ont grossi. » (...)