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FCPE 75
FCPE 75 : PARCOURSUP(ER) INQUIÉTANT !
Article mis en ligne le 18 mai 2018

Le 22 mai, les lycéens de Terminale commenceront à recevoir les premières réponses des établissements à leurs candidatures postbac. Une échéance qui génère de vraies angoisses personnelles pour nombre d’élèves et leur famille avec en toile de fond de vraies inquiétudes sur la mise en œuvre de la loi ORE et de sa pièce maîtresse ParcourSup. Autant de raisons pour la FCPE Paris de vous informer et surtout de vous mobiliser !

Le 22 mai, les élèves vont recevoir un mail, avec pour chacun de leur souhait, quatre réponses possibles : « oui », « non » (pour les cursus sélectifs), « oui mais » (l’élève n’est accepté que s’il accepte un module de remise à niveau), ou « en attente ». Les dossiers étant pour la plupart « classés » par notes, les plus brillants recevront dès le 22 mai des propositions d’admission. Il leur faudra alors soit accepter la place, soit la « réserver » en attendant d’autres réponses, soit la « lâcher » pour permettre à d’autres d’en bénéficier. A l’inverse, les jeunes aux dossiers scolaires moins solides, ou qui ont candidaté dans des cursus trop sélectifs, risquent de recevoir, en guise de réponse, une longue et stressante série de « en attente ». Ces verdicts en suspens pourront se transformer en « oui » à mesure que d’autres étudiants mieux classés se désisteront. Mais si le nombre de désistements est insuffisant, un candidat pourra rester « en attente » jusqu’à la rentrée.

La réforme actuelle de l’université se fixe comme objectif de lutter contre les erreurs d’orientation des étudiants. Par la définition de prérequis et l’introduction de la sélection à l’entrée de la première année, il s’agirait de prévenir l’échec des étudiants aux profils scolaires inadaptés et de distribuer a priori au mieux les candidats à l’enseignement supérieur dans une formation faite pour eux.

En fait, ce que le projet de loi sur l’orientation et la réussite des étudiants (ORE) rejoue, c’est l’intolérance quasi historique de notre système d’enseignement supérieur à l’égard des tâtonnements, des bifurcations et des essais dans les parcours d’études des jeunes. Le dispositif Parcoursup — qui devrait d’abord laisser sur le carreau de nombreux lycéens le 22 mai prochain — va ensuite globalement et tragiquement contribuer à renforcer la linéarité des parcours et à entretenir un idéal libéral (et un stress générationnel accru) sur le placement professionnel précoce. (...)

Si la situation est aussi pénible aujourd’hui pour de nombreux parents, acteurs éducatifs et citoyens progressistes attachés à la démocratisation scolaire et à la liberté d’accès à l’enseignement supérieur, c’est parce que l’on (pres)sent les effets d’un rouleau compresseur fait de communication politique, d’intimidation institutionnelle et d’instrumentalisation du désenchantement citoyen.

La loi ORE et sa pièce maîtresse ParcourSup se sont élaborées, comme la plupart des lois ces derniers mois, dans les interstices de la démocratie représentative, c’est-à-dire sans les usagers ni les professionnels du service public de l’enseignement. L’idée, très managériale, qu’il fallait frapper vite et fort au travers d’une loi “courageuse”, avant que la contestation et surtout la “résistance au changement” n’adviennent, a été privilégiée au détriment de procédés plus participatifs, plus respectueux des compétences et des connaissances des professionnels et coéducateurs concernés. (...)

La mobilisation de la FCPE et des parents d’élèves, doit se renforcer pour démontrer et dénoncer le caractère inique de la réforme, aux côtés des lycéens, étudiants et personnels enseignants.

A la FCPE Paris remontent les inquiétudes nombreuses des familles, les premières angoisses des lycéens et finalement la colère d’une grande majorité de la communauté éducative. Ce qui est dénoncé c’est l’attitude d’un gouvernement sourd face à l’expression d’une contre-expertise éclairée, qui piétine leur indignation et maltraite leur mouvement à coups d’interventions policières. (...)

Nous devons être en mesure, nous parents, de faire entendre notre voix contre un système odieux qui va augmenter la polarisation sociale, le chacun pour soi, le recours au privé pour garantir la meilleure scolarité à ses enfants… Nous devons refuser les algorithmes qui vont pondérer les notes de nos enfants en fonction de leur lycée d’origine et ne leur donneront pas grande chance d’accéder aux filières qui les intéressent. Il est de notre responsabilité de dénoncer le storytelling mensonger du « trouver la bonne place pour les bonnes personnes ». (...)

Pour la FCPE Paris, l’offre de formation universitaire doit s’adapter au nombre de jeunes ayant obtenu le baccalauréat et désirant suivre une formation supérieure à l’université. La mise en place d’un service public d’orientation et d’affectation dans le supérieur doit enfin être mis en place, et digne de ce nom : c’est-à-dire permettre à chaque jeune d’accéder à la filière à laquelle il aspire. Cela implique l’accroissement du nombre de places dans l’enseignement supérieur, et en particulier dans les IUT, afin que les bacheliers issus des filières professionnelles et technologiques puissent aussi y avoir accès, et, plus généralement, dans les filières dites en tension. (...)