
La Confédération nationale du logement a manifesté devant le ministère chargé des expulsions pour protester contre la fin de la trêve hivernale.
Quelques jours plus tôt, la Confédération nationale du logement (CNL) avait appelé au rassemblement afin de protester contre la fin de la trêve hivernale. Au vu de la crise sanitaire et de l’appauvrissement des ménages qui l’accompagne, la ministre déléguée au logement, Emmanuelle Wargon, a décidé de prolonger cette période mais seulement jusqu’au 1er juin. « Le gouvernement va jeter des milliers de familles dans la rue. Il faut prolonger la trêve hivernale jusqu’au 31 octobre. Non aux expulsions ! » clame Eddie Jacquemart, président national de la CNL, dans son mégaphone. Le slogan est repris en chœur par la foule.
Trente mille expulsions pourraient avoir lieu à partir du 1er juin, le double d’une année normale en raison de l’accumulation des signalements. Les manifestants discutent en petits groupes des décisions prises par le gouvernement. L’inquiétude se lit sur leurs visages.
« La crise a précipité des gens dans la pauvreté, il faut protéger les plus fragiles », explique David Belliard, président du bailleur social parisien RIVP. D’après une enquête flash de la Fondation Abbé-Pierre, à la suite de la crise, 14 % des Français ont eu des difficultés liées au logement. Intermittents du spectacle, artisans, autoentrepreneurs, restaurateurs, ils affrontent pour beaucoup leurs premiers impayés de loyer et sont assignés en justice. (...)
Les immeubles se dégradent et les loyers augmentent (...)
En plus de la fin de la trêve hivernale, plusieurs manifestants dénoncent la négligence et les taxations « massives » des bailleurs sociaux. « Pour compenser les impayés, on reporte ça sur les locataires qui ont plus de moyens », notifie Dominique. « On laisse nos immeubles se dégrader et on augmente nos loyers », ajoute Claude. Ce laxisme dans la prise en charge des réparations, Anita en a fait l’expérience « Pendant le premier confinement je n’étais pas chez moi. Je venais dans la semaine récupérer des affaires. Un jour, j’ai remarqué qu’un de mes carreaux était cassé. Après plus de neuf mois de relance et quatre courriers recommandés, mon bailleur a enfin daigné prendre en charge les frais engagés. » (...)